Riche-Terre : l’incinérateur de déchets divise le gouvernement

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La clôture du site où devrait se trouver l'incinérateur a été érigée sans permis, affirme le conseil de district de Pamplemousses.

La clôture du site où devrait se trouver l’incinérateur a été érigée sans permis, affirme le conseil de district de Pamplemousses.

La contestation du projet d’incinérateur de déchets de Veolia Recycling and Environmental Services (Mauritius) Ltd, prend une nouvelle tournure. Des représentants des habitants ont rencontré des ministres et députés de la majorité. Ceux-ci expriment leurs divergences, d’autant qu’ils notent des zones d’ombre autour de cette construction. Véolia, de son côté dit ne pas faire de politique.

Les forces vives de Baie-du-Tombeau ne lâchent pas prise dans leur opposition au projet d’incinérateur de déchets dans leur région. Ils sont montés au créneau en sollicitant une rencontre avec des politiques. Une réunion s’est ainsi tenue hier, jeudi 27 juin, entre plusieurs membres du gouvernement et les représentants des protestataires dans le bureau du ministre de l’Intégration sociale, Alain Wong. Selon nos informations, le ministre du Travail et député de la région, Soodesh Callichurn, ainsi que Bashir Jahangeer, député de Rivière-des-Anguilles–Souillac, étaient présents. Nos appels au ministre Callichurn sont restés vains. Interrogé, le ministre Wong n’a pas voulu confirmer la nouvelle.

Par contre, Bashir Jahangeer exprime des réserves sur le projet de Veolia Recycling and Environmental Services (Mauritius) Ltd. «Il y a une totale obscurité sur le projet. Jusqu’ici, on n’a pas eu tous les détails. Cet incinérateur ne causera-t-il pas de pollution dans la région, d’autant qu’il se trouvera dans une zone résidentielle ?» se demandé le député qui compte une longue expérience de tels projets, ayant participé à l’installation d’incinérateurs dans le passé. Il nous indique également que selon ses informations, la société ne détient pas de permis d’Environmental Impact Assessment (EIA).

Evoqué au cabinet ?

Un conseiller de district de Pamplemousses avance, par ailleurs, que la compagnie ne dispose pas non plus d’un Building and Land Permit.

Avec la prise de position de certains membres du gouvernement, les délibérations pourraient être difficiles au Conseil des ministres ce vendredi. Car, il nous revient que la polémique entourant l’incinérateur devrait y être abordée, aujourd’hui. La plus haute instance du pays prendra-t-elle position contre ce projet ? Dans les milieux proches, on estime que cette possibilité est totalement plausible.

Par ailleurs, Gregory Ng, un des représentants des forces vives, qui a assisté à la réunion d’hier, explique que les craintes des habitants ont bien été prises en considération. «Les élus ont prêté une oreille attentive à nos doléances. Et il faut dire que le gouvernement n’est pas resté insensible aux nombreuses doléances des habitants.» Il faudra, cependant, attendre aujourd’hui, après le Conseil des ministres pour connaître les retombées des discussions. «De plus, les élus nous ont félicités pour la campagne de sensibilisation que nous menons avec conviction et force. Nous invitons ainsi tout citoyen de l’île à se joindre à ce combat.»

Contamination des sols

Bataille qui est d’intérêt national. Nos recoupements indiquent que des membres du gouvernement ne devraient pas tarder à exprimer leur désaccord en public et ainsi, se joindre «au combat». Selon ceux qui contestent le projet, la demande du permis EIA de Veolia, dont la date pour y faire opposition était fixée au 20 juin, ne permettait pas de savoir si les normes de fonctionnement de l’incinérateur à déchets prévu à Riche-Terre, garantiront une protection à 100 % de la pollution de l’air et de la contamination des sols et aquifères. «Nous avons soumis nos arguments ainsi que ceux des entreprises de la région (NDLR, faisant référence à la contestation du permis EIA). Nous attendons maintenant un retour des autorités pour décider de la marche à suivre», a expliqué Gregory Ng.

Depuis l’annonce de ce projet, le vent de protestation a même touché des localités telles que Terre-Rouge et Roche-Bois. Le principal argument : l’impact sur l’environnement et la santé de tous. Le dimanche 30 juin, un grand rassemblement est prévu sur le terrain de football du Morcellement Swan, toujours à Baie-du-Tombeau, sans compter une réunion quotidienne entre plusieurs protestataires. Outre les habitants directement concernés, le père Jean Maurice Labour, vicaire général, s’est joint à la cause. Il a lancé un appel aux paroissiens pour venir en masse, dimanche. Une pétition, recueillant plus de 5 300 signatures, a déjà été envoyée au ministère de l’Environnement et un deuxième rapport sur les risques d’un tel projet dans une zone hautement résidentielle a été envoyé au même ministère, mardi.

Le conseil de district de Pamplemousses dément avoir donné de permis à Veolia

Le terrain a été nettoyé et une clôture érigée. Mais, le conseil de district de Pamplemousses met les points sur les i. «Aucun Building & Land Use Permit n’a été octroyé à Veolia à ce jour par le conseil de district», souligne le président, Sunael Purgus. D’ajouter qu’une visite des lieux a été effectuée par des officiers du ministère de l’Environnement mercredi. «Veolia n’a pas l’autorisation de commencer une quelconque construction sur ce site», martèle-t-il. De ce fait, le conseil de district lui a servi une notice. La compagnie, qui risque une amende, a quelques jours pour s’expliquer aux autorités. Cela, par rapport aux travaux qui ont déjà démarré.

Patrice Wadley, CEO de Veolia Recycling & Environmental Services (Mauritius) Ltd et consultant en EIA : «Je ne fais pas de la politique»

A-t-on l’expertise requise à Maurice pour un «monitoring» constant si le projet aboutit ?

 Le gouvernement nous a dit que c’est à nous de vous protéger. Il a aussi dit que si nous faisons un tel projet, il faudrait que l’on s’aligne aux normes européennes.

 Et quid du coût d’un tel projet ?

 5 millions d’euros.

 En quoi consiste le projet ?

 Ce serait un traitement de valorisation des déchets et cela vise principalement les hydrocarbures. Nous pensons aussi aux déchets médicaux et aux carcasses d’animaux mais personne ne nous a encore approchés pour cela. À ce jour, nous avons trois camions citernes flambant neufs déjà prêts pour le projet. (NDLR : ce qui permettrait le transport des hydrocarbures collectés au large du port jusqu’à Riche-Terre)

 Pourquoi avoir choisi Riche-Terre ?

 Ce lieu est tout près du port, impliquant moins en termes de transport car aller plus loin serait polluer plus alors que nous venons de l’avant avec un projet qui n’est pas polluant. Nous parlons d’incinérateur de dernière génération. Celui-ci ne dégagera pas de fumée, pas d’odeur et pas de particules dans l’air. L’incinérateur ne cracherait rien. Il y aura un système d’alarme quand il y a un problème et nous donnons la garantie que nous allons prendre toutes les précautions qui s’imposent. S’il y a un problème, nous pouvons stopper l’incinérateur et le réparer avant de reprendre les activités. Tant que les filtres marchent, il n’y aura pas de problème.

 Il y a beaucoup de contestations. Est-ce envisageable de changer de location ?

 Je ne suis pas venu à Maurice pour avoir des problèmes avec la population. Si le lieu n’est pas propice pour un tel projet, je n’ai aucun souci à le faire ailleurs. D’ailleurs, si le projet est validé par l’État, il nous dira où le mettre. Je ne fais pas de politique.


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Lexpress

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