Révolte en Biélorussie après l’investiture secrète de Loukachenko

0
46

[ad_1]

Le président biélorusse, Alexandre Loukachenko, lors de son investiture, mercredi 23 septembre, à Minsk.

Les rues de Minsk vibrent dans la nuit. La capitale n’est plus qu’un long et lancinant bruit de klaxons. L’ancien drapeau de la Biélorussie, devenu l’étendard officiel de la contestation qui secoue le pays depuis le 9 août, flotte sur les ponts, les bâtiments et les épaules des milliers de manifestants qui marchent dans le centre-ville.

C’est un mouvement désordonné, constitué de plusieurs groupes de quelques centaines de personnes, qui s’empare de la ville ce mercredi 23 septembre. La réponse des forces de l’ordre est brutale. Mobilisés depuis des semaines pour réprimer un mouvement de contestation inédit, ils courent après les protestataires et les arrêtent violemment. L’atmosphère et les images des Biélorusses blessés rappellent à certains les premiers rassemblements qui ont bouleversé le pays les 9, 10 et 11 août. Cette nuit aussi, la révolution semble vivre un tournant.

Quelques heures plus tôt, dans la matinée, la cérémonie officielle d’investiture d’Alexandre Loukachenko pour un sixième mandat s’est tenue dans le plus grand secret, pour éviter qu’elle soit perturbée par des manifestations. Les images du passage éclair du convoi présidentiel dans les artères de la capitale bloquées par les forces de l’ordre avaient commencé de créer des soupçons, puisque le président avait, légalement, jusqu’au 9 octobre pour prêter serment. C’est désormais chose faite, et tant pis si cette cérémonie en catimini risque avant tout d’apparaître comme un nouveau signe de faiblesse.

Un nouveau cap

L’intronisation d’Alexandre Loukachenko à la tête de ce pays de 9,5 millions d’habitants n’a pas été retransmise en direct à la télévision et à la radio comme c’est habituellement le cas. La confirmation, après coup, est venue des agences de presse étatiques. « Nous n’avons pas seulement élu un président, nous avons défendu nos valeurs, la paix, la souveraineté et l’indépendance », a déclaré l’homme au pouvoir depuis vingt-six ans, devant quelques centaines de soutiens du régime. Certains d’entre eux ont raconté avoir été convoqués au dernier moment, sans savoir où ils allaient.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi En Biélorussie, le message d’intimidation envoyé par Loukachenko sonne de plus en plus comme un aveu d’impuissance

Les pays occidentaux, assez prudents depuis le scrutin du 9 août, ont eux aussi franchi un cap, ce mercredi. A la suite de plusieurs capitales, c’est l’Union européenne (UE) dans son ensemble qui a indiqué ne pas reconnaître la « légitimité démocratique » d’Alexandre Loukachenko. « L’UE réaffirme que l’élection présidentielle du 9 août en Biélorussie n’était ni libre ni équitable, et ne reconnaît pas ses résultats falsifiés », écrit dans un communiqué le haut représentant des Vingt-Sept pour la politique étrangère, Josep Borrell, évoquant une « pseudo-investiture ».

Il vous reste 58.18% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: