retour à la case départ

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L’attaque des troupes du maréchal Haftar à Tripoli contre les forces loyales au gouvernement de Sarraj a ruiné en quelques jours les acquis, menus mais réels, engrangés depuis 2016.

Par Frédéric Bobin Publié aujourd’hui à 13h15

Temps de Lecture 12 min.

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Dans le village Aïn Zara (banlieue de Tripoli), le 24 avril, les murs du village sont passés d'un camp à un autre. Ces graffitis, sur un check-point improvisé, témoignent alors de qui détient le contrôle du territoire. Le rouge pour Haftar, le noir pour Sarraj. Cette zone avait été reprise cinq jours plus tôt à l’Armée nationale libyenne (ANL) par les forces loyales au gouvernement d'union nationale.
Dans le village Aïn Zara (banlieue de Tripoli), le 24 avril, les murs du village sont passés d’un camp à un autre. Ces graffitis, sur un check-point improvisé, témoignent alors de qui détient le contrôle du territoire. Le rouge pour Haftar, le noir pour Sarraj. Cette zone avait été reprise cinq jours plus tôt à l’Armée nationale libyenne (ANL) par les forces loyales au gouvernement d’union nationale. SAMUEL GRATACAP POUR “LE MONDE”

Les combats qui grondent à nouveau aux portes de Tripoli, des « parrains » régionaux nourrissant les flammes auprès des belligérants, un déferlement de haine dans les propagandes. Depuis le 4 avril, jour de l’attaque de Tripoli par les troupes du maréchal Khalifa Haftar, la guerre rallume ses feux en Libye. Huit ans après l’insurrection anti-Kadhafi –soutenue par des raids de l’OTAN – et cinq ans après la guerre civile de l’été 2014, le géant d’Afrique du Nord, convalescent, rebascule dans le chaos, l’instabilité, le risque extrémiste.

En cinq ans, le miracle espéré fin 2015 à la suite de l’accord de Skhirat (Maroc), qui a enfanté le gouvernement de Sarraj, ne s’est pas produit

« C’est le retour à la case départ », s’afflige Faïez Sarraj, calé derrière son bureau couleur acajou de la primature, à Tripoli. Visage tiré par l’inquiétude, l’homme sait de quoi il parle. La case départ, c’est l’état de fracture béante qu’il a trouvé quand il s’est installé ici même au printemps 2016, à la tête du gouvernement d’« accord national » (GAN).

En cinq ans, le miracle espéré fin 2015 à la suite de l’accord de Skhirat (Maroc), qui a enfanté le gouvernement de Sarraj, ne s’est pas produit. Le pays, fragmenté en fiefs rivaux et tombé sous la férule d’une myriade de milices, ne s’est ni réunifié ni doté d’institutions authentiquement démocratiques. Le bilan de Sarraj est bien maigre, décevant aux yeux de l’écrasante majorité des Libyens. Mais le processus politique qu’il incarnait dans le cadre d’une médiation des Nations unies avait le mérite d’exister. Il portait en germe une solution, il traçait une voie. Aujourd’hui, il a volé en éclats. L’attaque de l’Armée nationale libyenne (ANL) du maréchal Khalifa Haftar contre les forces loyales au gouvernement de Sarraj a ruiné en quelques jours les acquis, menus mais réels, engrangés depuis 2016.

Qui sont ces deux camps qui se combattent ?

Qui sont ces deux camps qui se combattent ? Le GAN de Sarraj est une création pour le moins artificielle de la communauté internationale, un assemblage de bric et de broc, tentative maladroite de réconcilier les bonnes volontés des deux camps qui s’étaient affrontés lors de la guerre civile de l’été 2014.

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A l’époque, le conflit opposait – déjà – le général Haftar, drapé dans l’étendard de l’antiterrorisme, à une coalition de milices se proclamant héritières des idéaux de la révolution de 2011. Haftar fut battu à Tripoli, et le Parlement, élu en juin 2014 et dominé par des forces anti-islamistes, dut se replier à Tobrouk, en Cyrénaïque (Libye orientale).

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