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Amnesty International dénombre 7 000 arrestations depuis décembre 2017, certains détenus dénonçant des tortures.
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Alors que l’Iran célébrait, lundi 11 février, les 40 ans de la révolution ayant donné naissance à la République islamique, le pays connaît une période de répression importante, et par plusieurs aspects inédite. L’Etat cherche à endiguer des mouvements de protestation locaux qui ne cessent d’éclater à travers le pays, notamment parmi les agriculteurs et dans les usines, et jusque dans les prisons.
La sucrerie d’Haft-Tappeh (sud-ouest) en est devenue un symbole. Cette usine de transformation de la canne à sucre, privatisée en 2015, est située dans une province frontalière de l’Irak, le Khouzistan, à forte minorité arabe, riche en pétrole, mais déshéritée et victime de la désertification. Un responsable syndical, Esmail Bakhshi, y a été arrêté par le ministère du renseignement en novembre 2018, après avoir participé à des protestations contre de longs impayés de salaires, engagées à l’automne.
Cette situation est commune dans le secteur privé, depuis le retrait des Etats-Unis de l’accord international sur le nucléaire de 2015 et le retour des sanctions américaines, en mai 2018. Les sanctions ont accéléré une dépréciation massive du rial, réduit les ventes de pétrole et compliqué l’approvisionnement en matières premières. Le gouvernement s’est trouvé forcé, en janvier, de présenter un budget annuel dangereusement austère, qui menace à leur tour les usines d’Etat de coupes brutales.
« Coups de câble »
Relâché vingt-cinq jours plus tard, M. Bakhshi a affirmé sur Instagram avoir été torturé durant sa détention : « Sans raison, sans m’adresser la parole, ils m’ont tellement tabassé que je n’ai pas pu bouger pendant soixante-douze heures dans ma cellule, écrivait-il. Deux mois plus tard, je souffre encore de mes côtes cassées, des reins, des testicules et de l’oreille gauche. » M. Bakhshi a alors osé proposer un débat en direct à la télévision au ministre du renseignement, Mahmoud Alavi.
Des parlementaires ont rencontré M. Bakhshi, sans trouver à redire à son état physique. Le gouvernement du modéré Hassan Rohani a, quant à lui, assumé l’implication du ministère du renseignement dans les usines, qu’il contrôle en grande partie. Dès décembre 2017, M. Rohani, affaibli par l’échec de sa politique d’ouverture à l’étranger, avait déjà gardé la main, à travers le ministère de l’intérieur, sur la répression d’une vague de manifestations qui s’était étendue à plus de quatre-vingts villes. Bilan officiel : vingt-cinq morts.
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