Reeaz Chuttoo : «Il y a un flou entourant le réajustement salarial suivant l’octroi du salaire minimum»

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Le secrétaire de la Confédération des Travailleurs du Secteur Privé ( CTSP), Reeaz Chuttoo, dénonce certaines pratiques liées au paiement du salaire minimum. Il annonce une manifestation pour le 7 mars prochain. 

Fin janvier 2020, est-ce que tous les petits salariés ont reçu leur salaire minimum ?
Selon mes renseignements, une majorité de compagnies a payé le salaire minimum. C’est bien. Cependant, ce qui nous inquiète, c’est le retard au niveau du réajustement des salaires par rapport au salaire minimum payé en janvier 2018 aussi bien qu’à celui qui est entré en vigueur en 2020. Je regrette de dire qu’on est toujours dans le flou à ce sujet. On n’a aucune information sur ce réajustement salarial et c’est ce qui cause un grand préjudice au niveau des salariés. Cela nous empêche aussi de mener à bien des négociations collectives dans plusieurs secteurs, car nous attendons toujours le rapport sur la corrélativité salariale.

Le réajustement salarial suivant l’application du premier salaire minimum en janvier 2018 se fait toujours attendre. Qu’est-ce qui explique, selon vous, ce retard ?
Le rapport soumis par le National Remuneration Board (NRB) en septembre 2018 dort toujours dans les tiroirs. Entre-temps, et c’est là toute l’ironie de l’histoire, le salaire minimum a été revu à la hausse et un deuxième exercice sur la corrélativité salariale est attendu. Il se pourrait que techniquement, on ait attendu la fin de janvier pour le faire. Dans ce cas, le réajustement salarial pourrait se faire en février prochain. Cette situation crée une certaine frustration et un mécontentement chez les salariés du privé, car suivant l’introduction du salaire minimum, les salaires au bas de l’échelle sont presque au même niveau que les salaires intermédiaires. D’ailleurs, pas plus tard que la semaine dernière, j’ai soulevé le cas d’une école spécialisée au ministre du Travail. 

Et pourtant, selon la législation, un réajustement salarial doit se faire après l’introduction du salaire minimum.
Oui, c’est écrit noir sur blanc dans la législation. Quand j’ai parlé au ministre du Travail, Soodesh Callichurn, au sujet du premier exercice de réajustement salarial, soit celui suivant l’octroi du salaire minimum en janvier 2018, il nous a fait comprendre qu’on ne peut réajuster les salaires que dans le secteur privé, mais que cela doit se faire aussi dans la fonction publique. Cela dit, étant donné que tous les fonctionnaires ont bénéficié de Rs 1000 sur leur salaire en guise d’avance sur le Rapport du PRB, je pense qu’il serait juste que les salariés du privé bénéficient aussi d’un réajustement salarial le plus tôt possible. Je pense qu’il est grand temps que les employés du secteur privé fassent entendre leur voix. À cet effet, la CTSP organise une manifestation syndicale le 7 mars prochain pour dénoncer le retard sur la corrélativité salariale, entre autres.

Suivant l’introduction du salaire minimum, les salaires au bas de l’échelle sont presque au même niveau que les salaires intermédiaires.

Vous avez aussi dénoncé le fait que dans certains secteurs, on accorde le salaire minimum à des salariés. 
Nous avons rencontré le ministre Soodesh Callichurn au début de la semaine dernière et nous avons de nouveau soulevé la question. Il est frustrant de noter que les Remuneration Orders ne définissent pas l’application du salaire minimum. Ce qui explique que dans certains secteurs, on accorde le salaire minimum aux salariés se trouvant au plus bas de la hiérarchie, malgré le fait qu’ils soient qualifiés. Je cite, entre autres, une agence de voyages qui accorde le salaire minimum aux employés affectés au département de la réservation, alors qu’ils ont un diplôme de l’IATA. Je peux citer plusieurs autres exemples concernant le paiement du salaire minimum. J’ai envoyé une lettre au ministre du Travail avec copie au président du National Wage Consultative Council. J’ai fait beaucoup de pression pour qu’il y ait une réunion du National Wage Consultative Council avant qu’on finalise le second rapport sur l’impact du salaire minimum. 

Malheureusement, elle n’a pas eu lieu. Et finalement, nous avons reçu un rapport qui ne reflète pas la réalité. Pour moi, cela représente un grand recul, car il est possible d’établir quels sont les salariés qui bénéficient du salaire minimum uniquement dans les secteurs couverts par les Remuneration Orders, tandis qu’il existe un flou pour les secteurs qui ne le sont pas.

Je souhaite que les autorités y mettent bon ordre d’autant plus qu’on n’aura plus de nouveaux Remuneration Orders. Sous la nouvelle législation, le ministre du Travail ne peut plus demander au National Remuneration Board de réviser tel ou tel Remuneration Order. 

Comment expliquer cela ?
Dans la nouvelle loi du travail, on parle d’une suppression progressive dans les cinq ans à venir des Remuneration Orders,  dans leur forme actuelle. Désormais, il y aura des Remuneration Orders par rapport aux corps de métier et non plus touchant les différents secteurs d’activité. Ce qui explique que, selon moi, les secteurs qui ne sont pas couverts par les Remuneration Orders feront face à de gros problèmes. Je cite, notamment, les centres d’appel et d’autres secteurs de service. 

Nous allons tout faire pour éviter une privatisation de la CWA.

Un salarié qui, par la nature de son travail, touche des commissions et autres bonus, a-t-il droit au salaire minimum ?
Il doit obligatoirement toucher le salaire de base minimum, sauf pour le secteur de la zone franche. Cela dit, je dénonce une compagnie très connue qui a, certes, payé le salaire minimum, mais a inclus les heures supplémentaires, les dimanches et les congés publics. C’est totalement illégal. Force est de constater que les compagnies qui agissent illégalement ont la capacité de payer. 

Vous menez déjà campagne contre une éventuelle privatisation de la Central Water Authority ?
D’abord, permettez-moi d’attirer l’attention qu’à ce jour, suivant le discours-programme gouvernemental, c’est seulement la CTSP qui s’est soulevée contre un projet de Public Private Partnership (PPP) pour la CWA. Cette situation a donné l’impression que les autres syndicats n’ont pas suivi la lecture du discours-programme. 

Ensuite, peut-on moralement entreprendre une transaction commerciale sur l’eau qui est un élément naturel, une source de vie ? On parle d’un consultant pour redresser les affaires de la CWA, mais moi je pense qu’il s’agit plutôt d’une compagnie privée qui va gérer cet organisme. Alors où va-t-on trouver de l’argent pour la payer, si ce n’est de la poche des consommateurs ? Ce qui explique que la facture d’eau risque de monter en flèche, une situation qui va affecter les consommateurs se trouvant au plus bas de l’échelle. 

Pourtant, il est naturel que tout le monde ait accès à l’eau. J’aimerais souligner que durant ces derniers cinq ans, la CWA a pu redresser sa situation financière et a réalisé des profits. Elle entreprend actuellement le changement des vieux tuyaux. Est-ce maintenant qu’on va la remettre aux mains du secteur privé ? Nous allons tout faire pour éviter une privatisation de la CWA.

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Defi Media

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