récit d’une semaine dans l’enfer des feux australiens

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The road connecting the Princes Highway and the Victorian town of Mallacoota remains closed two weeks after fire decimated the area.

ANDREW QUILTY/VU POUR LE MONDE

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Publié aujourd’hui à 17h58, mis à jour à 18h24

La fin du monde sera grise. Grise comme le ciel de Melbourne, de Canberra ou de Sydney, obscurci par la fumée des incendies. Elle sera rouge aussi, comme le soleil australien qui semble ne plus savoir distinguer le jour de la nuit. Elle sera noire, enfin, comme les forêts ravagées par les incendies qui brûlent sans discontinuer depuis des semaines, voire des mois et pour encore des semaines, voire des mois.

Ces incendies, qui ont détruit 80 000 km2 de forêts (la taille de l’Irlande) depuis septembre, ont causé jusqu’à présent la mort de 28 personnes et détruit 2 000 habitations et propriétés. Un bilan humain et matériel relativement faible par comparaison avec les surfaces ravagées, qui représentent plus de trois fois celles qui ont brûlé l’été dernier au Brésil, et dix fois celles de Californie en 2018. La perte pour la biodiversité est incommensurable : plus d’un milliard d’animaux auraient péri dans les incendies ; plus de 80 % de la forêt d’eucalyptus des montagnes Bleues aurait disparu, 50 % de la forêt tropicale de Gondwana. L’île Kangourou, refuge de la principale colonie de koalas sains (l’espèce est fragilisée par une maladie provoquant la cécité), est à moitié détruite.

Au golf de Mallacoota (Etat de Victoria), lundi 13 janvier 2020.
Au golf de Mallacoota (Etat de Victoria), lundi 13 janvier 2020. ANDREW QUILTY/VU POUR « LE MONDE »
A Cobergo (Nouvelle-Galles du Sud), dimanche 12 janvier 2020.
A Cobergo (Nouvelle-Galles du Sud), dimanche 12 janvier 2020. ANDREW QUILTY POUR « LE MONDE »
Les pompiers allument un contre-feu pour délimiter un périmètre et contenir un incendie, près de Bombala (Nouvelle-Galles du Sud), samedi 11 janvier 2020.
Les pompiers allument un contre-feu pour délimiter un périmètre et contenir un incendie, près de Bombala (Nouvelle-Galles du Sud), samedi 11 janvier 2020. ANDREW QUILTY/VU POUR « LE MONDE »
Plusieurs routes autour de la région du sud-est de la Nouvelle-Galles du Sud sont encore fermées, lundi 13 janvier 2020.
Plusieurs routes autour de la région du sud-est de la Nouvelle-Galles du Sud sont encore fermées, lundi 13 janvier 2020. ANDREW QUILTY/VU POUR LE MONDE

Les incendies en Australie ont déclenché une vague de solidarité sans précédent mais aussi beaucoup d’indignation. Récit d’une semaine dans un pays meurtri, choqué, partagé entre la honte et la colère.

Peur sur les Snowy Mountains

Vendredi 10 janvier, alerte rouge sur les Snowy Mountains, dans le sud-ouest de la Nouvelle-Galles du Sud. Les prévisions météo sont très mauvaises : grosse chaleur (de 30 °C à 40 °C) et vents violents. Tout est réuni pour un nouveau week-end catastrophique. Mais cette fois, les autorités ont pris les devants, la radio ne cesse de marteler : « Prenez vos dispositions pour défendre votre maison, ou alors partez maintenant ! Quand le feu sera là, il sera trop tard. »

C’est toujours le même dilemme : rester – et risquer de perdre la vie si les choses tournent mal – ou partir – et risquer de perdre sa maison, faute d’avoir été là pour éteindre les départs de feu. Face aux flammes, il y a deux catégories d’Australiens : ceux qui restent défendre leur maison et ceux qui partent. Sans qu’aucun groupe ne blâme l’autre. Dans ce pays grand comme un continent, bâti par des colons et des pionniers, c’est à chacun de se prendre en main. Même les pompiers sont volontaires. Ici, on n’attend pas grand-chose de l’Etat.

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