récit du pari diplomatique raté de Donald Trump

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En décidant de lever le tabou du dialogue avec les talibans en juin 2018, le président américain a pris un risque. Les négociations ont achoppé sur le maintien ou non d’une force « antiterroriste » après 2020.

Par Publié aujourd’hui à 03h21

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Le président des Etats-Unis Donald Trump le 4 août dans le bureau Ovale lors d’un point presse.
Le président des Etats-Unis Donald Trump le 4 août dans le bureau Ovale lors d’un point presse. JIM WATSON / AFP

L’histoire retiendra que juste avant de poster un tweet humoristique avec un chat, le président américain, Donald Trump, a annoncé, dans la nuit du samedi 7 septembre, l’arrêt brutal d’un an de négociations de paix avec les talibans. Des pourparlers qui devaient mettre fin à une guerre afghane qui dure depuis dix-huit ans. M. Trump affirme avoir pris cette décision après la mort d’un soldat américain en Afghanistan. Lundi, les deux parties se sont rejeté la responsabilité de cet échec. Elles ont tenu à déclarer qu’elles étaient prêtes à revenir à la table des discussions à condition que l’autre change de position. Les talibans ont néanmoins menacé les Américains des pires représailles.

Si la déclaration de M. Trump paraît tonitruante sur la forme, elle était, cependant, devenue, sur le fond, de plus en plus plausible. Le dialogue exclusif entre la délégation américaine, menée par l’ambassadeur Zalmay Khalilzad, et des talibans de haut niveau, avait, en effet, permis, ces derniers mois, de s’accorder sur les grandes lignes. Mais il achoppait sur un point : savoir si les Etats-Unis laisseraient sur place une force « antiterroriste » après leur départ, fin 2020. Un choix défendu par le Pentagone et des ténors républicains. Les talibans n’en voulaient pas, considérant qu’ils s’étaient engagés à lutter contre les terroristes. Jusqu’au dernier moment, le secrétaire d’Etat, Mike Pompeo, et M. Trump ont pensé pouvoir trouver une solution et organiser, en grande pompe, une signature d’accord, dimanche, à Camp David. En vain.

Lire aussi Trump rompt les négociations de paix engagées en Afghanistan avec les talibans

C’est l’épilogue du processus de paix en Afghanistan qui aura eu, à ce jour, le plus de chance d’aboutir puisque les deux principaux protagonistes de cette guerre se retrouvaient face à face. Mais cette année de tractations, essentiellement conduites à Doha, au Qatar, aura avorté sur l’autel de la complexité afghane. Plus que jamais, les talibans peuvent revendiquer un proverbe inventé à l’adresse de leur ennemi américain : « Vous avez la montre, nous avons le temps. »

Lignes rouges

Pourtant, pour réussir, Washington avait pris des risques et même franchi des lignes rouges. Fin avril 2018, en effet, l’idée d’un dialogue direct avec les talibans restait impensable, une ligne tenue depuis 2013, après une première tentative d’approche. Le gouvernement de Kaboul devait rester en première position pour conduire les pourparlers, au risque de perdre tout crédit. Mais les talibans refusent de parler aux autorités afghanes, sans légitimité, selon eux. Mi-juin, l’option militaire se révélant vaine, M. Trump décide de lever ce tabou. Alice Wells, sous-secrétaire d’Etat adjointe pour l’Asie du Sud, est chargée, en secret, de lancer, en juillet, à Doha, des négociations bilatérales avec quatre représentants talibans.

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