« Qu’il s’agisse de transports ou de construction, nous ne pouvons rien faire sans l’Etat »

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Avec 58 morts (au 9 juin) pour une population de 70 millions d’habitants, la Thaïlande a été un des pays les moins touchés par le Covid, alors qu’une ville aussi dense que Bangkok pouvait apparaître comme un terrain propice à la propagation du virus. La capitale du royaume fait néanmoins face à des défis structurels considérables. Menacée d’inondations renouvelées, certains redoutent qu’elle puisse être en partie recouverte par les eaux d’ici un demi-siècle. Nommé gouverneur de l’Administration municipale en 2016, Aswin Kwanmuang, 69 ans, est un ancien policier adhérent du Parti Démocrate (tendance monarchiste conservatrice). Onzième épisode de notre série de quatorze entretiens avec des maires de métropoles mondiales, sur leur vision de la ville après la pandémie due au coronavirus.

Aswin Kwanmuang participe à la distribution de vivres dans le quartier de Lat Krabang à Bangkok, le 22 mai.

L’épidémie de Covid-19 est-elle susceptible de changer Bangkok en matière de planification urbaine ?

Avant même que l’épidémie ne se répande, nous avions déjà réfléchi aux moyens d’améliorer la vie dans Bangkok. L’objectif est de développer des projets destinés à rendre les conditions d’existence plus agréables. Mais notre ville fait face à de nombreux problèmes : les plans d’aménagement urbain ont été conçus il y a fort longtemps et la plupart des rues sont désormais trop étroites pour une circulation qui n’a cessé, au fil des années, de devenir de plus en plus dense. Je vous donne un exemple : nous avons créé des pistes cyclables mais les automobilistes les empruntent, empêchant ainsi les cyclistes de pouvoir profiter de ces corridors qui avaient été conçus spécialement pour eux…

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Il faut savoir qu’un million de voitures circulent chaque jour dans cette ville de plus de dix millions d’habitants. Sans compter qu’il y a en réalité onze millions de véhicules enregistrés, certains foyers disposant de plusieurs voitures. Or, on sait que, pour remplir les conditions idéales d’une circulation fluide, une ville doit compter une proportion de 24 % à 30 % de rues par rapport à sa superficie globale. A Bangkok ce chiffre n’excède pas les 7 % à 8 % !

Que pouvez-vous faire pour empêcher que la situation se détériore ?

C’est là où nous avons un problème : on ne peut rien faire. C’est le ministère des transports qui s’occupe des questions liées à l’engorgement de la circulation, pas l’Administration métropolitaine de Bangkok [BMA], dont je suis le gouverneur… De plus, en ce qui concerne les déplacements en transports publics, nous sommes encore très loin des normes optimales : nous avons beau avoir développé ces dernières années les lignes du métro aérien [« Skytrain » ou BTS] et celles du métro souterrain [MRT], les distances entre la station de train et le domicile des usagers restent trop grandes.

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