qui sont les cinq candidats en lice ?

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La personnalité et le parcours politique des cinq candidats à l’élection présidentielle voulue et imposée par l’armée n’auront fait qu’accentuer le rejet populaire d’une campagne caractérisée par des meetings perturbés et des salles à l’assistance clairsemée. Tous les candidats ont été liés politiquement au régime et ont parfois été de proches collaborateurs d’Abdelaziz Bouteflika.

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Abdelaziz Belaïd, l’enfant du FLN

Abdelaziz Belaid, head of the Mostakbal Movement party and presidential candidate arrives to participate in a televised debate ahead of the upcoming elections, in the capital Algiers on December 6, 2019. A vast crowd rallied in Algiers on the final Friday before a contentious presidential election many see as an elite attempt to cling to power despite months of protests. / AFP / RYAD KRAMDI
Abdelaziz Belaid, head of the Mostakbal Movement party and presidential candidate arrives to participate in a televised debate ahead of the upcoming elections, in the capital Algiers on December 6, 2019. A vast crowd rallied in Algiers on the final Friday before a contentious presidential election many see as an elite attempt to cling to power despite months of protests. / AFP / RYAD KRAMDI RYAD KRAMDI / AFP

A 56 ans, Abdelaziz Belaïd, natif de Merouana, dans la wilaya de Batna, est le plus jeune des candidats et le seul à ne pas avoir été ministre. Il a cependant derrière lui une longue vie d’apparatchik au sein du Front de libération nationale (FLN, ex-parti unique) et de ses organisations satellites. Il a ainsi dirigé l’Union nationale des étudiants algériens (UNEA) pendant vingt et un ans (de 1986 à 2007). Selon sa biographie officielle, il est titulaire d’un diplôme de médecine et d’une licence en droit. Mais son choix de carrière se tourne vers les appareils du FLN. En 1999, il prend la direction de l’Union nationale de la jeunesse algérienne (UNJA). Il est élu député à l’Assemblée nationale à deux reprises sous la bannière du FLN. Lors de la présidentielle de 2004, il soutient Ali Benflis – les deux hommes sont de la même région –, contre Abdelaziz Bouteflika. En 2012, alors que les octrois d’agréments à des partis sont bloqués, il est autorisé à créer sa propre formation politique, le Front El Moustakbal (FM). En 2014, il est candidat à la présidentielle pour la première fois. Le clan Bouteflika lui aurait donné un coup de pouce dans la collecte des signatures afin d’affaiblir Ali Benflis dans sa région, Batna, au nord-est du pays. Selon les chiffres officiels, il est alors troisième avec 328 000 voix, soit 3 % des suffrages exprimés.

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Ali Benflis, l’éternel candidat

Ali Benflis arrives for a press conference in the capital Algiers on November 10, 2019. Five candidates, including two former prime ministers under deposed president Abdelaziz Bouteflika, have been selected to run in Algeria's December presidential poll, the country's consitutional council confirmed Saturday. Among the five cleared to run, Bouteflika era prime ministers Ali Benflis and Abdelmadjid Tebboune are considered the front-runners. / AFP / RYAD KRAMDI
Ali Benflis arrives for a press conference in the capital Algiers on November 10, 2019. Five candidates, including two former prime ministers under deposed president Abdelaziz Bouteflika, have been selected to run in Algeria’s December presidential poll, the country’s consitutional council confirmed Saturday. Among the five cleared to run, Bouteflika era prime ministers Ali Benflis and Abdelmadjid Tebboune are considered the front-runners. / AFP / RYAD KRAMDI RYAD KRAMDI / AFP

Agé de 75 ans, deux fois candidat malheureux contre Abdelaziz Bouteflika (en 2004 et 2014), Ali Benflis veut croire que la troisième sera la bonne et qu’il fera taire les pronostics des opposants à la présidentielle prédisant qu’il sera, une fois de plus, un simple « lièvre ». Ancien magistrat puis avocat, M. Benflis a été ministre de la justice de novembre 1988 à juillet 1991. Son retour aux affaires se fait en 1999 avec Abdelaziz Bouteflika, candidat à la présidentielle soutenu par l’armée, dont il est le directeur de campagne. Après l’élection, il devient son directeur de cabinet puis son chef de gouvernement (2000-2003), fonction qu’il cumule avec celle de secrétaire général du FLN. En juin 2001, il interdit les manifestations dans la capitale, après les émeutes qui ont entouré la marche contre la répression en Kabylie, le 14 juin. Une décision prise par un simple communiqué qui lui colle toujours à la peau et sur la base de laquelle les gouvernements successifs vont s’appuyer pour maintenir l’interdiction de manifester. Après des velléités d’émancipation, il est limogé par Abdelaziz Bouteflika en mai 2003. Il se porte candidat à la présidentielle en 2004 avec le soutien, bien solitaire au sein de l’armée, de l’ancien chef d’état-major, feu Mohamed Lamari. Il récidive en 2014 et échoue. Ali Benflis, proche collaborateur de Bouteflika, peut se prévaloir d’être celui qui a rompu le plus tôt avec lui. Un argument auquel les opposants à la présidentielle du 12 décembre sont peu sensibles.

Abdelkader Bengrina, caution islamiste et populiste

Abdelkader Bengrina, former Algerian tourism minister and presidential candidate arrives to participate in a televised debate ahead of the upcoming elections, in the capital Algiers on December 6, 2019. A vast crowd rallied in Algiers on the final Friday before a contentious presidential election many see as an elite attempt to cling to power despite months of protests. / AFP / Ryad KRAMDI
Abdelkader Bengrina, former Algerian tourism minister and presidential candidate arrives to participate in a televised debate ahead of the upcoming elections, in the capital Algiers on December 6, 2019. A vast crowd rallied in Algiers on the final Friday before a contentious presidential election many see as an elite attempt to cling to power despite months of protests. / AFP / Ryad KRAMDI RYAD KRAMDI / AFP

Le régime algérien ne conçoit pas les élections sans la candidature, toujours perdante, d’un islamiste. Le Mouvement de la société pour la paix (MSP, issu du courant des Frères musulmans), le principal parti islamiste légal, ayant décidé de ne pas participer aux élections, c’est Abdelkader Bengrina, 57 ans, ancien ministre de Bouteflika et leader d’un petit parti, Al-Bina Al-Watani (la construction nationale) créé en 2013, qui assure cette « représentation ». Entré en dissidence du MSP en 2009, il a fait un long parcours dans les institutions du régime. Il a été membre du parlement désigné, le Conseil national de transition en 1997, puis ministre du tourisme de 1997 à 1999 dans un gouvernement de coalition auquel a pris part son ancien parti, le MSP, puis député. L’homme qui n’hésite pas à se prétendre le représentant du Hirak, le mouvement de contestation entamé le 22 février 2019, a rejoint la tendance en vogue au sein du pouvoir à savoir pourfendre la Issaba (« la bande »), terme désignant le clan Bouteflika aujourd’hui déchu. Pourtant, M. Bengrina a constamment soutenu le président Bouteflika, y compris sa candidature à un cinquième mandat. Ses tentatives de réviser l’histoire suscitent les sarcasmes sur les réseaux sociaux où des internautes ont recours à la pratique du « VAR » (en référence à l’assistance vidéo à l’arbitrage dans les compétitions sportives) qui consiste à ressortir les anciennes déclarations des responsables.

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Azzedine Mihoubi, l’apparatchik qui monte

Algeria's presidential candidate Azzedine Mihoubi looks on during his election campaign rally ahead of the December 12 election, in Algiers, Algeria December 5, 2019. REUTERS /Ramzi Boudina
Algeria’s presidential candidate Azzedine Mihoubi looks on during his election campaign rally ahead of the December 12 election, in Algiers, Algeria December 5, 2019. REUTERS /Ramzi Boudina RAMZI BOUDINA / REUTERS

Son mentor, l’ancien premier ministre Ahmed Ouyahia, est en prison, poursuivi dans des affaires de corruption alors que lui, Azzedine Mihoubi, 60 ans, écrivain et journaliste, est candidat à l’élection présidentielle. Certains considèrent qu’il est le candidat préféré du système – il a reçu le soutien du FLN. Directeur de l’information à la télévision publique, le canal le plus officiel du régime, en 1996, il entre en politique avec le Rassemblement national démocratique (RND), un parti créé par le pouvoir en 1997 pour offrir des opportunités à ses clientèles politiques. Mais aussi affaiblir le FLN qui avait basculé dans l’opposition sous la direction d’Abdelhamid Mehri (1992-1996). Trois mois après sa création, et à la faveur d’une fraude électorale généralisée, le RND dirigé à l’époque par Abdelkader Bensalah, l’actuel chef d’Etat par intérim, obtient la majorité au parlement. Azzedine Mihoubi est député dans ce « parlement de la fraude », comme l’a surnommé l’opposition. Sa carrière politique va se faire sous le parrainage d’Ahmed Ouyahia qui prend la direction du RND en 1999, et qui le fera entrer au gouvernement en 2008. Mihoubi est ministre de la culture depuis 2015 quand survient, à partir du 22 février 2019, le mouvement de contestation exigeant un changement radical de régime. Contrairement à certains cadres du RND, qui ont rapidement chargé Ahmed Ouyahia après son incarcération pour corruption en juin 2019, M. Mihoubi a adopté un profil bas, ce qui a été considéré comme une forme de loyauté. Cela lui a permis de prendre la direction par intérim du RND et d’en être le candidat.

Abdelmadjid Tebboune, le retour du sacrifié

Abdelmadjid Tebboune, former Algerian prime minister and presidential candidate arrives to participate in a televised debate ahead of the upcoming elections, in the capital Algiers on December 6, 2019. A vast crowd rallied in Algiers on the final Friday before a contentious presidential election many see as an elite attempt to cling to power despite months of protests. / AFP / RYAD KRAMDI
Abdelmadjid Tebboune, former Algerian prime minister and presidential candidate arrives to participate in a televised debate ahead of the upcoming elections, in the capital Algiers on December 6, 2019. A vast crowd rallied in Algiers on the final Friday before a contentious presidential election many see as an elite attempt to cling to power despite months of protests. / AFP / RYAD KRAMDI RYAD KRAMDI / AFP

Bien que son fils ait été arrêté dans le cadre de la retentissante affaire des 701 kilos de cocaïne saisis dans le port d’Oran en mai 2018, Abdelmadjid Tebboune, 74 ans, passait, avant le début de la campagne électorale, pour être le candidat du régime, certains le créditant d’une proximité avec le chef de l’armée, Ahmed Gaïd Salah. Mais la défection, à la dernière minute, de son directeur de campagne, Abdallah Baali, ancien ambassadeur dans plusieurs capitales occidentales, a commencé à instiller le doute. L’arrestation, fortement diffusée par les médias privés liés au pouvoir, d’un de ses proches, l’homme d’affaires Omar Alilat, placé en mandat de dépôt pour corruption, l’a renforcé. Ce diplômé de l’école nationale d’administration en 1969 a été plusieurs fois walis (préfet) avant d’occuper diverses fonctions ministérielles. En tant que ministre de l’habitat, il a assuré le suivi du chantier controversé de la Grande Mosquée d’Alger décidé par Bouteflika. Désigné premier ministre le 25 mai 2017, il a été limogé le 15 août, après avoir eu des velléités de s’attaquer à l’homme d’affaires Ali Haddad, un proche de Saïd Bouteflika, frère du chef de l’Etat. Ce limogeage ne l’a pas empêché d’exprimer publiquement sa « loyauté » envers le président Bouteflika en le soutenant pour un cinquième mandat.

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