Qui est vraiment Mark Rutte, le premier ministre néerlandais

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Le premier ministre des Pays-Bas, Mark Rutt, au Vatican, en Italie, à l’occasion du 60e anniversaire du Traité de Rome, en mars 2017.
Le premier ministre des Pays-Bas, Mark Rutt, au Vatican, en Italie, à l’occasion du 60e anniversaire du Traité de Rome, en mars 2017. Mondadori/Getty Images

Un grand économe

Il aura fallu la pression d’Emmanuel Macron et ­d’Angela Merkel pour que Mark Rutte accepte, les 9 et 10 avril, une réponse européenne – à plus de 500 milliards d’euros – à la crise due au coronavirus. Le premier ministre néerlandais, à la tête d’un camp de ­ « frugaux » (avec les pays nordiques et baltes), avait déjà bloqué, en février, les travaux sur le budget de l’Union. Aidé par son ministre des finances, Wopke Hoekstra, M. Rutte, ­partagé entre son admiration pour Margaret Thatcher et son culte de Winston Churchill, s’impose, après le Brexit, en digne successeur des Britanniques : s’il prône une Europe « grande pour les grandes choses, petite pour les petites », il veut surtout qu’elle dépense le minimum.

Un stratège souple

Chef de gouvernement depuis 2010 – un record – le libéral, âgé de 53 ans, a été baptisé « Mister Teflon », parce que tout semble glisser sur lui. « Mister Silicone », a corrigé un quotidien : il a la souplesse du caoutchouc et résiste aux écarts de température. Il est vrai que « Makke » Rutte (« Makke », le docile, encore un surnom) est parvenu à gouverner successivement avec la droite, le centre et la gauche au fil des années. Il est même ­parvenu à diriger le pays pendant deux ans avec le soutien tacite de son rival d’extrême droite, Geert Wilders. Ce dernier rêvait de lui succéder en 2017, mais « Marx Rutte » – ce pseudo-là lui fut donné par son propre parti quand il voulut réduire l’écart entre les riches et les pauvres – avait, cette fois, su puiser dans le vivier populiste pour s’imposer.

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Un pro des revirements

L’ambition réformatrice de Mark Rutte inclut la capacité à mentir, à s’excuser ou à réviser totalement son jugement. Il a d’abord voulu assainir les finances publiques et réduire le budget de la santé, puis ressusciter le « modèle des polders », la grande alliance gauche droite qui assura le succès du royaume, et enfin, tenter d’exonérer les grandes entreprises d’une taxe sur les dividendes. Il avait aussi décrété qu’il n’y aurait « plus un sou pour la Grèce ». C’était juste avant d’affronter son parlement en colère, où il a reconnu s’être « trompé » sur l’ampleur du plan européen de sauvetage accordé à Athènes. Son revirement le plus spectaculaire ? Il plaida pour une dépénalisation du négationnisme, en 2009, avant de présenter, en janvier 2020, des excuses à la communauté juive pour la persécution dont elle fut victime aux Pays-Bas. Il brisait, ainsi, un vrai tabou.

Un homme secret

Pour le politiste André Krouwel, Rutte est sans doute l’un des moins bons premiers ministres qu’aient connus les Pays-Bas. Comment expliquer alors sa longévité ? Par sa capacité à s’adapter à toutes les situations et sa prédisposition pour la prestidigitation. Egalement, par son indéniable talent de meneur de campagne et d’orateur : s’il est fan à la fois des Américains Bill Clinton et de Ronald Reagan, Rutte admire la capacité qu’avait John F. Kennedy de galvaniser les foules. Autre caractéristique de l’homme : il est parvenu à préserver sa vie privée. Au point qu’on ne sait rien, ou si peu, de lui, de ses proches, de sa vie sentimentale. Une véritable performance dans ce pays qui n’est pas moins curieux que les autres.

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