Qui est Piotr Pavlenski, l’homme qui a fait tomber Benjamin Griveaux ?

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Piotr Pavlenski au cabinet de son avocat, à Paris, le 14 février 2020.
Piotr Pavlenski au cabinet de son avocat, à Paris, le 14 février 2020. LIONEL BONAVENTURE / AFP

L’« art politique » dans lequel il s’illustrait en Russie le mettait en scène de manière sacrificielle pour contester l’exécutif russe. Piotr Pavlenski, 35 ans, a changé son fusil d’épaule. Il est désormais au centre d’une secousse politique dont la première victime a été le candidat LRM à la mairie de Paris. Il assure être l’unique créateur du site abritant la vidéo intime à l’origine de la chute du candidat de La République en marche à la mairie de Paris, Benjamin Griveaux.

Les conditions de la publication de ces images privées restent floues. Mais en publiant cet extrait de « pornodivulgation », mercredi 12 février, l’artiste autoproclamé réfugié en France depuis 2017 donne à la campagne des municipales des airs de scandale à l’américaine ou, plus encore, de « kompromat » russe.

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Cette technique d’espionnage, pratiquée par les services secrets depuis de l’URSS, passe par l’élaboration de dossiers « compromettants » susceptibles de nuire à un responsable, quitte à mettre en scène ses faux pas en faisant intervenir des prostituées ou des proches. En France, une telle atteinte à la vie privée, portant sur des images à caractère sexuel relève du délit pénal et est passible de deux ans d’emprisonnement et 60 000 euros d’amende.

« Suture », « Carcasse » et « Fixation »

En Russie, de 2012 à 2015, Piotr Pavlenski s’est illustré par une succession d’actions coups de poing, souvent d’automutilation, aux noms évocateurs, « Suture », « Carcasse », « Fixation », « Séparation », « Menace ». Dans la première, il se coud les lèvres en soutien aux Pussy Riot, condamnées par la justice russe, dans la seconde, il s’enroule nu dans des fils barbelés, en 2013, il se cloue le scrotum devant le mausolée de Lénine sur la Place Rouge, il se coupe l’oreille en 2014 dans un centre psychiatrique.

Enfin, en 2015, il incendie les portes du siège des services secrets russes, le FSB, à la Loubianka, à Moscou pour dénoncer un « pouvoir (qui) se maintient par la terreur. ». Cet épisode lui vaudra sept mois de détention préventive et vingt et un jours d’expertise psychiatrique.

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En décembre 2016, Piotr Pavlenski est accusé de violences sexuelles à l’encontre d’une jeune actrice russe, des accusations qu’il rejette comme un complot politique. Avec sa compagne Oksana Chaliguina et leurs deux enfants, il se réfugie en France l’année suivante et y obtient l’asile politique.

Piotr Pavlenski devant l’incendie des portes du siège du FSB à Moscou, le 9 novembre 2015.
Piotr Pavlenski devant l’incendie des portes du siège du FSB à Moscou, le 9 novembre 2015. NIGINA BEROEVA / AFP

En octobre 2017, sa nouvelle « performance », l’incendie place de la Bastille des portes d’une succursale de la Banque de France, lui vaudra onze mois de détention provisoire, une condamnation à trois ans de prison dont deux avec sursis.

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« Cela va continuer »

« Si Pavlenski est radical, effrayant et convulsif, c’est pour enfoncer un coin dans un appareil de propagande presque parfait », justifie Michel Eltchaninoff, le préfacier de son livre Le Cas Pavlenski. La politique comme art, paru aux éditions Louison en France en 2016.

L’avocat Juan Branco, conseiller de Julian Assange et auteur du réquisitoire anti-Macron Crépuscule a assuré vendredi au Monde et à l’hebdomadaire Le Point avoir été consulté en tant qu’avocat par M. Pavlenski. « J’ai compris que, pour lui, c’était un acte politique, dit-il au journal. De la même façon qu’il s’était opposé au régime de Poutine, il était prêt à tout pour s’opposer au régime de Macron, qu’il considère comme tout aussi répressif. »

Selon Mediapart, M. Pavlenski est par ailleurs soupçonné d’avoir blessé deux personnes avec un couteau le soir réveillon du 31 décembre 2019, lors d’une soirée privée organisée précisément par Juan Branco dans un appartement du boulevard Saint-Germain, à Paris. Une source judiciaire a confirmé au Monde qu’il est visé par une enquête ouverte le 1er janvier pour des faits de violence.

Vendredi, l’avocat de Benjamin Griveaux, Richard Malka, a prévenu que son client lui avait demandé « d’engager des poursuites contre toute publication » qui ne respecterait pas sa vie privée. Principal suspect potentiel, Piotr Pavlenski, a prévenu que les publications de son « nouveau média » ne faisaient que commencer. « Benjamin Griveaux est le premier participant de ce site. Mais ce nouveau média vient tout juste d’ouvrir. Cela va donc continuer », a-t-il déclaré dans un enregistrement diffusé par BFM TV

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