« Qui aurait pensé que la philosophie et les sciences sociales en Serbie devraient de nouveau être protégées contre l’Etat ? »

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Tribune. L’Institut de philosophie et de théorie sociale de Belgrade (IFDT) fut fondé par des dissidents engagés dans le mouvement de 1968 en Yougoslavie. Dans les années 1990, il s’est opposé à la politique du président Slobodan Milosevic. Depuis longtemps, cet institut est réputé pour sa tradition de pensée critique. Le professeur Zoran Dindic, opposant de longue date, et premier chef du gouvernement serbe de l’ère post-Milosevic (jusqu’à son assassinat, en 2003), a travaillé à l’institut pendant plusieurs années.

En raison de son histoire et de son soutien public au mouvement social de 2019 contre les tendances autoritaires et antidémocratiques du gouvernement, l’IFDT, creuset de la pensée libérale, de gauche et critique, se voit désormais repris en main par le pouvoir politique.

Le gouvernement serbe vient de nommer le nouveau conseil de surveillance de l’institut, composé de plusieurs personnalités politiques très controversées, notamment Zoran Avramovic, nommé président du conseil de l’institut. Dans les années 1990, il a occupé des postes de direction au sein du parti d’extrême droite de Vojislav Seselj, qui fut condamné pour crimes contre l’humanité par le tribunal pénal international (TPI) de La Haye.

Avramovic a clairement montré comment il conçoit le fonctionnement de l’institut en soutenant la suspension du financement du centre régional de l’IFDT à Novi Sad. Les mesures répressives mises en place par le nouveau directeur – menaces de suspension des salaires, tentatives de réduire la liberté du comité scientifique de l’institut, jeunes chercheurs mis dans l’incertitude, etc. – indiquent clairement quel avenir il réserve à l’institut.

Solidarité européenne

La démocratie, [incarnée] en particulier par la communauté scientifique et pédagogique, est de plus en plus menacée en Serbie. Il y a également de moins en moins de médias libres. La tentative actuelle de réduire au silence et peut-être d’éliminer une institution académique autonome telle que l’IFDT affaiblit encore plus l’opinion publique démocratique serbe.

La liberté d’opinion et de pensée critique en Serbie dépend désormais de la solidarité européenne des collègues et des intellectuels, comme cela s’était déjà produit, dans les années 1980, lorsque Jürgen Habermas, Ernst Bloch, Iring Fetscher, Oskar Negt et Albrecht Wellmer avaient appelé à soutenir l’institut. Qui aurait pensé qu’en 2020 la philosophie et les sciences sociales en Serbie devraient de nouveau être protégées contre l’Etat ?

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