quel bilan pour Ould Kaddour, limogé après deux années à la tête de la Sonatrach ? – JeuneAfrique.com

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Limogé sans justification après deux ans à la tête de la Sonatrach, l’ex-président du géant pétrolier et gazier Abdelmoumen Ould Kaddour aura renforcé l’empreinte internationale du groupe et résolu nombre de différends qui pesaient sur sa réputation.


En fonction depuis mars 2017, Abdelmoumen Ould Kaddour aura tout de même tenu plus de temps que ses deux derniers prédécesseurs – Amine Mazouzi et Saïd Sahnoun – à la présidence de la Sonatrach, un poste souvent comparé à un siège éjectable. Limogé le 23 avril, ce proche de Saïd Bouteflika, le frère de l’ex-président algérien, n’aura donc pas survécu à la chute du régime. Mais ce bon connaisseur du secteur, passé par le sous-traitant pétrolier américain Halliburton, dont il dirigeait la coentreprise avec la Sonatrach (Brown & Root Condor), a pu en vingt-cinq mois de règne s’attaquer à plusieurs problèmes majeurs de la compagnie publique algérienne.


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Abdelmoumen Ould Kaddour a d’abord soldé la quasi-totalité des conflits avec ses grands partenaires étrangers, que ce soit sur des questions de gouvernance – notamment avec Saipem, filiale d’ENI, condamnée en 2017 pour corruption –, ou de différends contractuels – avec Total, qui s’insurgeait contre l’application d’une taxe sur les « superprofits pétroliers », ou encore avec Technip, à propos de la réhabilitation de la raffinerie d’Alger.

Plusieurs litiges résolus à l’amiable

Pas moins de 13 litiges étaient en cours devant différents tribunaux d’arbitrage lorsque Ould Kaddour est arrivé aux manettes, pour un montant estimé à 5 milliards de dollars au total. En reprenant langue avec les dirigeants de groupes étrangers – Patrick Pouyanné de Total, Claudio Descalzi d’ENI ou encore Thierry Pilenko de Technip -, Ould Kaddour et sa garde rapprochée sont parvenus à résoudre ces différends à l’amiable plutôt que devant les juges, économisant du temps et de l’argent, alors que ses prédécesseurs laissaient les procédures se poursuivre avec une faible chance pour la Sonatrach d’obtenir gain de cause.

Ces différends soldés, le groupe a pu nouer de nouveaux partenariats – avec Total et ENI, mais aussi BP, Statoil, Cepsa, Petrofac, JGC Corporation, Maire Tecnimont – pour développer ses activités en Algérie tant dans le domaine pétrolier – où il doit respecter les quotas de production de l’Opep – que gazier – où il n’est pas restreint. Le groupe piloté par Ould Kaddour a aussi rencontré à plusieurs reprises les américains ExxonMobil et Chevron, pour développer des projets non-conventionnels de gaz et de pétrole de schiste, pour lesquels ces deux groupes sont parmi les plus expérimentés.

Partenariats étrangers et nouvelles acquisitions

Si le premier semble pour le moment avoir gelé ses ambitions algériennes dans ce domaine, le second poursuivait les négociations aux dernières nouvelles. Une délégation de Chevron était d’ailleurs attendue cette semaine du 23 avril à Alger pour de nouvelles discussions, destinées à aboutir dans les prochains mois à un accord de coopération entre les deux compagnies.

Autre avancée à mettre au crédit d’Ould Kaddour, l’amorçage d’une stratégie d’internationalisation de la compagnie publique au-delà de l’extractif. Le groupe était déjà actif avant lui dans des projets pétroliers, essentiellement en Afrique du Nord. C’est sous sa présidence que le groupe public algérien a mené l’acquisition auprès d’ExxonMobil de la raffinerie d’Augusta, en Sicile, finalisée en décembre 2018, devenue la seconde du groupe en capacité après celle d’Alger.

Elle lui donne directement accès au marché des carburants en Europe. Quand Ould Kaddour était aux manettes, le conseil d’administration de la Sonatrach avait aussi entériné le lancement des discussions en vue d’un rachat ou un rapprochement avec le trader suisse Gunvor, qui lui aurait permis d’optimiser la commercialisation de son brut, même s’il semble finalement peu probable qu’il se concrétise.



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JeuneAfrique

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