Quatre décennies dans la « jungle » de la diplomatie internationale

0
150

[ad_1]

Dans « Passeport diplomatique. Quarante ans au Quai d’Orsay » ( Grasset ), Gérard Araud, l’une des figures de proue de la diplomatie tricolore, raconte avec force anecdoctes les dessous des relations internationales depuis les années 1980.

Par Publié aujourd’hui à 06h15

Temps de Lecture 4 min.

Article réservé aux abonnés

Livre. Les Mémoires d’ambassadeurs retraités sont un classique, mais même s’il est de brillantes exceptions, ils ne sont pas toujours passionnants. En quittant ses fonctions à Washington au printemps, Gérard Araud reconnaît avoir hésité. « Le genre littéraire me laissait sceptique. On y verse facilement dans l’égocentrisme et les potins et je n’étais pas sûr d’échapper à ces défauts », écrit-t-il dès les premières pages d’un livre-bilan dense, émaillé de quelques portraits bien croqués et de bon nombre d’anecdotes, qui se veut avant tout une réflexion sur quatre décennies de politique étrangère française. « La vie internationale est une jungle sans juge ni gendarme où chaque Etat doit veiller à sa sécurité, seul gage de sa survie », rappelle l’auteur, qui se définit lui-même comme un « réaliste » à la recherche de compromis « pour éviter le pire », et méfiant vis-à-vis « des solutions globales et des cathédrales intellectuelles qu’affectionne le Quai d’Orsay ».

De Reagan à Trump

Brillant et volontiers provocateur, ce diplomate passé par Polytechnique et l’ENA a été l’une des figures de proue de la diplomatie tricolore. Les postes qu’il a occupés sont parmi les plus prestigieux : Washington, après avoir été à New York à l’ONU, à la direction des affaires stratégiques, à celle des affaires politiques – le cœur du ministère des affaires étrangères – ainsi qu’ambassadeur en Israël. Il s’agit donc d’un témoin privilégié, et ce d’autant plus que sa carrière correspond à une période charnière des relations internationales. Il entre au ministère en plein retour de la guerre froide alors que Reagan s’installe à la Maison Blanche, pour le quitter deux ans après l’arrivée au pouvoir de Trump, qu’il commente d’un Tweet assassin mais visionnaire : « Après le Brexit, après Trump, un monde s’effondre. Vertige. » Ses récits du fonctionnement de l’administration Trump en politique étrangère comme des relations entre Emmanuel Macron et son homologue américain valent à eux seuls la lecture.

« Je savais que la diplomatie c’était parler au diable, mais rien ne m’obligerait jamais à dire que le diable est un ange », Gérard Araud

Depuis son entrée au Quai d’Orsay, un peu par hasard, en 1982, parce qu’il rêvait d’ailleurs, Gérard Araud séduit autant qu’il irrite. Dans le monde feutré de la diplomatie, il aime à prendre la lumière. En outre, souvent, il lui est arrivé de défendre des positions à rebours du « gaullo-mitterrandisme » qui fut, jusqu’à la fin des années Chirac, la dominante de la politique étrangère d’une France « alliée mais non alignée », selon la formule d’Hubert Védrine, faisant clairement entendre sa différence par rapport à Washington.

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: