« Quarante-deux ans d’hostilité radicale pèsent sur le dialogue que Téhéran et Washington reprennent à Vienne »

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Ces deux-là se regardent en adversaires résolus, chacun d’eux voyant son interlocuteur comme une menace systémique pour ses intérêts de sécurité. Quarante-deux ans d’hostilité radicale ont creusé un abîme de méfiance entre l’Iran et les Etats-Unis. Cette histoire pèse sur le dialogue, toujours interrompu, sans cesse inabouti, qu’ils reprennent ce mois-ci dans la capitale autrichienne.

Façade imposante et confort cossu, le Grand Hôtel, lourde bâtisse de la période austro-hongroise, accueille la négociation sur le retour des Etats-Unis dans l’accord sur le nucléaire iranien conclu en juillet 2015 à Vienne. Donald Trump avait dénoncé cet accord en 2018, dans l’espoir d’amener la République islamique à renier l’ensemble de sa politique de sécurité. Joe Biden entend y revenir avec l’ambition, plus limitée mais prioritaire, de lutter contre la prolifération nucléaire au Moyen-Orient.

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Il y a urgence. Dimanche 11 avril, une opération de sabotage, attribuée à Israël, a endommagé l’usine d’enrichissement d’uranium de Natanz, dans le centre de l’Iran. Cette semaine, Téhéran a surenchéri : l’Iran va désormais « enrichir » l’uranium à un niveau qui s’approche du seuil requis pour une arme nucléaire – tout en niant que tel est l’objet de son programme.

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L’hostilité au « Grand Satan » est la marque de la République islamique, qui a succédé à la monarchie des Pahlavi en 1979. Sous la tutelle des Etats-Unis, l’Iran du shah faisait partie du dispositif de sécurité occidental durant la guerre froide. En 1953, la CIA a renversé le gouvernement à velléité neutraliste de Mohammed Mossadegh. La théocratie instituée par la révolution de 1979 a récupéré le nationalisme de Mossadegh : « Ni Est ni Ouest », disaient les ayatollahs. Mais ce slogan a vite cédé place à une bannière unique : Marg bar Amrika, « Mort à l’Amérique ».

Construite contre l’Amérique

La vraie nature du régime ne se réduit pas à un nationalisme intransigeant. L’anti-américanisme est dans ses gènes. Le mode de vie « occidental », qu’incarnent les Etats-Unis, est son ennemi intime – une menace perçue comme quasi existentielle par la République islamique. Celle-ci s’est construite contre l’Amérique, à l’intérieur et à l’extérieur.

Le Guide du régime, l’ayatollah Ali Khamenei, 81 ans, admirateur de la Corée du Nord, juge que les Etats-Unis ne toléreront jamais un Iran indépendant, pas plus qu’ils n’acceptent ses légitimes intérêts de sécurité et ses ambitions régionales – quand bien même l’Amérique a, elle même, largement contribué à déstabiliser le Moyen-Orient. Si la conviction du Guide a sa part de vérité, elle ne dit pas tout, explique le chercheur américain Karim Sadjadpour dans la revue The Atlantic.

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