Quand New York ploie sous les colis

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Time Square, Manhattan, le 14 janvier.
Time Square, Manhattan, le 14 janvier. JOHANNES EISELE / AFP

Quand le Sequoia Building, un vieil immeuble de la 14e Rue à Manhattan, a envisagé de refaire sa très chic entrée, le principal sujet de conversation a concerné l’espace prévu pour les paquets. Après l’époque où les copropriétés se déchiraient sur la tolérance face à Airbnb, c’est à présent la question des livraisons de cartons qui les fait gamberger. La ville de New York reçoit un million et demi de paquets par jour, qui s’entassent en pyramides fragiles sur les paliers, à côté des ascenseurs, près des boîtes aux lettres, sous les pieds et dans le dos des réceptionnistes…

Le résultat est d’autant plus frappant qu’historiquement les halls d’entrée des gratte-ciel new-yorkais ont toujours été conçus pour en mettre plein la vue aux visiteurs : marbre, mosaïque, miroirs, portiers à casquette… Il n’a jamais été question de convertir ces mètres carrés les plus chers du monde en entrepôts pour des paquets de couches. Ou pour des jouets, un matelas, de la lessive, trois culottes, une ampoule…

Un New Yorkais sur six reçoit un colis par jour

Ces livraisons ont augmenté en quantité et en qualité. On n’hésite plus à commander du très gros ou du tout petit, du sec ou du périssable… « On fait livrer tout cela dans des buildings qui n’ont jamais été conçus pour être des stations de réception ! Et tout cela parce que c’est plus pratique pour nous ! », note, interdit, José Holguin-Veras, directeur du Center of Excellence for Sustainable Urban Freight Systems (« centre d’excellence pour des systèmes de fret urbains durables »). Ses travaux montrent que les livraisons dans la ville ont plus que triplé en dix ans et qu’un New Yorkais sur six recevrait un paquet par jour. Alors que les entreprises d’e-commerce se targuent d’avoir éliminé toute friction de leurs plates-formes, les entrées d’immeuble sont le maillon faible de la chaîne des achats en ligne.

Le building situé à l’extrémité ouest de la 103e Rue, par exemple, a opté, comme d’autres, pour l’aménagement d’une grande package room (« salle des paquets »). Il y a désormais dans son entrée trois énormes placards : l’un est réservé pour les livraisons du pressing, un autre pour les colis en tous genres et un dernier pour les paquets à réexpédier (si la taille des chaussures commandées ne convient pas, si on s’est trompé de modèle d’adaptateur…) par le portier. Le doorman n’en est pas à la première redéfinition de son métier, lui qui, il y a encore quelques années, œuvrait aussi comme garçon d’ascenseur dans le même bâtiment.

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