Quand l’extrême droite hindoue gouverne avec des musulmans

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LETTRE DE BOMBAY

Des Indiens protestent contre une nouvelle loi sur la citoyenneté à Bombay, en Inde, le 16 décembre 2019.
Des Indiens protestent contre une nouvelle loi sur la citoyenneté à Bombay, en Inde, le 16 décembre 2019. RAJANISH KAKADE / AP

Quand une carpe épouse un lapin, il faut généralement s’attendre au pire. Dans l’Etat indien du Maharashtra, l’union de l’extrême droite et du centre gauche, survenue début novembre, donne pourtant lieu à des arbitrages intéressants.

Alors que la formation nationaliste hindoue du premier ministre Narendra Modi, le Parti du peuple indien (BJP), était arrivée en tête aux élections législatives de cet Etat du Centre-Ouest de l’Inde (120 millions d’habitants), le parti régionaliste Shiv Sena, son allié, a retourné sa veste après le scrutin et ouvert grand les bras au Parti du Congrès de la famille Gandhi, ainsi qu’à un transfuge de ce dernier, le Parti du Congrès nationaliste, tous deux vaguement empreints de socialisme.

Massacre environnemental

Ces trois partenaires de circonstance ont monté une coalition et rapidement voulu donner corps à l’alternance, après cinq ans de gouvernement BJP. Quelques jours après sa prestation de serment, le nouveau chef de l’exécutif, Uddhav Thackeray, a offert un cadeau aux écologistes de Bombay, la capitale du Maharashtra. Il a gelé la construction du terminus de la ligne de métro en cours d’excavation dans le sous-sol de la mégapole, au motif que ce terminus est implanté dans les bois d’Aarey, une zone verte faisant partie d’une immense forêt urbaine protégée, où vivent des léopards en liberté.

La décision est arrivée trop tard, les deux mille arbres du terrain controversé ayant déjà été coupés pour garer les rames du futur métro. Mais le symbole est fort. Sous la législature précédente, les opposants à ce massacre environnemental avaient été poursuivis en justice : M. Thackeray a ordonné la fin de toutes les procédures à leur encontre.

Dans le même ordre d’idée, le patron du Shiv Sena, qui se bat depuis des années contre le projet d’EDF de bâtir dans la région la plus grande centrale nucléaire au monde (six réacteurs EPR sur la côte de Ratnagiri), a décidé de remettre en cause le projet de TGV défendu par M. Modi et destiné à relier Bombay à Ahmedabad, la principale agglomération du Gujarat, dans le nord-ouest du sous-continent.

Cette fois, il s’agit de faire la paix avec les populations tribales qui vivent sur le tracé du train et refusent toute expropriation. Et d’utiliser à meilleur escient l’argent de cette ligne au coût exorbitant (1 080 milliards de roupies, soit 13,5 milliards d’euros). Par exemple, pour tenir la promesse de rembourser les dettes de tous les agriculteurs du Maharashtra, qui poussent des milliers d’entre eux au suicide.

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