quand les Etats-Unis s’interrogent sur deux figures de leur passé français

0
40

[ad_1]

Par

Publié aujourd’hui à 03h12

C’était leur grand homme, le personnage illustre de la famille, celui qui brillait dans l’arbre généalogique, et voilà qu’un jour, patatras, l’ancêtre a vacillé sur son piédestal. Dans le salon de son appartement lyonnais, Yves de Montcheuil n’en revient toujours pas : le nom de son aïeul Jean Ribault, premier Français à prendre pied sur le territoire américain en 1562, est aujourd’hui menacé outre-Atlantique.

Longtemps, pourtant, Ribault fut considéré comme un héros, tant aux Etats-Unis que par ses descendants. « J’ai toujours entendu parler de lui », dit Yves de Montcheuil d’un air perplexe. En 2012, les autorités locales de Jacksonville, en Floride, avaient d’ailleurs tenu à fêter « en grande pompe » le 450e anniversaire de cette incursion française dans ce qui n’était pas encore les Etats-Unis. Pour l’occasion, certains membres de la famille s’étaient déplacés afin d’honorer leur lointain parent.

Neuf ans après, le vent a tourné, une tempête s’est levée aux Etats-Unis : celle de la cancel culture. Vivants ou morts, certains individus sont « annulés » (« cancelled », en anglais), leurs traces sont effacées pour garantir que leurs paroles, leurs actions ou leur mémoire ne seront plus admirées. Ribault pourrait ainsi voir son nom disparaître des frontons d’un collège et d’un lycée de Jacksonville, tous deux fondés en 1957.

Comment a-t-il pu se trouver pris dans ce grand ménage ? « Nous avons l’impression qu’il a abouti dans le lot de manière bizarre », observe Yves de Montcheuil, bien décidé à préserver l’héritage de son ancêtre, au point d’avoir signé en février, avec des membres de sa famille, une tribune en défense de Ribault dans le quotidien Florida Times-Union.

Un Normand dans le Nouveau Monde

Le texte revient sur l’histoire de ce protestant normand, parti de Dieppe pour les Amériques en février 1562. Mandée par l’amiral de Coligny, chef de file des protestants de France, l’expédition doit prendre possession de certains territoires au nom du roi de France, Charles IX, pour créer des colonies en lisière des possessions espagnoles et s’assurer d’une présence dans le Nouveau Monde.

A l’aube des guerres de religion, le capitaine Jean Ribault et ses 150 hommes sont aussi chargés de trouver un éventuel refuge pour les huguenots persécutés. Afin de bien marquer leur territoire, ils dressent d’abord une colonne à l’embouchure de la « Rivière de mai » (aujourd’hui Saint John’s River), à l’emplacement actuel de Jacksonville, puis filent plein nord, en suivant la côte. Le 17 mai, ils accostent à Parris Island, dans ce qui n’était pas encore la Caroline du Sud.

Il vous reste 76.98% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: