quand les Chinois se rebiffent

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Des caméras d’intelligence artificielle lors d’une exposition sur la sécurité publique à Pékin, en octobre 2018.
Des caméras d’intelligence artificielle lors d’une exposition sur la sécurité publique à Pékin, en octobre 2018. NICOLAS ASFOURI / AFP

LETTRE DE PÉKIN

Trop, c’est trop. L’annonce d’une prochaine mise en place d’un système de reconnaissance faciale dans le métro de Pékin a fait sortir Lao Dongyan de ses gonds. Professeure de droit à l’université de Tsinghua, la plus prestigieuse du pays, cette juriste a, malgré les risques pour sa carrière, rédigé fin octobre un long article sur les réseaux sociaux chinois pour dire tout le mal qu’elle pense de cette décision.

« C’est fou », écrit-elle. « Vous avez besoin de montrer votre carte d’identité quand vous entrez ou sortez du campus universitaire, d’enregistrer votre carte d’identité quand vous ouvrez un compte e-mail, de scanner votre visage quand vous réservez une chambre d’hôtel. De passer un portique de sécurité pour prendre le métro. Et ce n’est pas suffisant. Maintenant il va falloir aller encore plus loin et utiliser la prétendue nouvelle technologie pour continuer de renforcer le niveau de sécurité. Je pose la question : quand cela cessera-t-il ? »

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Avant de « solennellement recommander au comité permanent du bureau politique [du Parti communiste (PCC)] », soit aux plus hauts dirigeants du pays, de s’emparer du sujet, Lao Dongyan commence par réfuter quatre contre-arguments.

Le premier : il faudrait plutôt remercier le gouvernement « figure paternelle » pour sa protection. Réponse cinglante : « Les personnes qui contrôlent nos données ne sont pas Dieu. Elles ont leurs propres désirs et leurs propres faiblesses. De plus, on ne sait pas comment elles vont utiliser nos données personnelles ni comment elles veulent manipuler nos vies. »

« Sans vie privée, pas de liberté »

Deuxième contre-argument : si on ne fait rien de mal, on n’a rien à craindre. Réponse de Lao Dongyan : « Dans une société normale, les individus devraient avoir le droit de s’opposer à l’accès arbitraire de quelque organisation que ce soit à leurs données biométriques personnelles. (…) Sans vie privée, il n’y a pas de liberté. »

Troisième contre-argument : les gens pas importants ne sont pas concernés. Réponse : « Quand vous comptez sur la négligence d’autrui pour assurer votre sécurité personnelle (…), vous ne pariez pas seulement sur votre chance, mais également sur le fait que la personne qui contrôle vos données est un ange. (…) J’admire votre politique de l’autruche. » Quatrième contre-argument : tout cela ne sert à rien. Réponse : « Même si, à la fin, cela ne sert à rien, ça vaut mieux que d’accepter docilement d’avoir des chaînes au pied. Au moins, on a lutté. »

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