« Quand la Russie parle de dialogue, je crains qu’elle ne réclame une exception »

0
58

[ad_1]

Le ministre lituanien des affaires étrangères, Linas Linkevicius, en mai 2020 à Riga.

Emmanuel Macron est attendu à Vilnius, en Lituanie, lundi 28 septembre, pour une visite inédite pour un président français depuis Jacques Chirac, en 2001. Le lendemain, il sera en Lettonie. Ce double déplacement balte s’inscrit dans un moment de fortes tensions entre l’Union européenne (UE) et la Russie. Le ministre des affaires étrangères de la Lituanie, Linas Linkevicius, a répondu aux questions du Monde.

La visite d’Emmanuel Macron dans votre pays a notamment pour but d’écouter vos inquiétudes par rapport au comportement de la Russie dans son voisinage proche. Quelles sont-elles ?

Ces inquiétudes ne sont pas seulement les nôtres, mais celles de toute l’Union européenne. La situation en Biélorussie suscite l’attention du monde entier en ce moment. Nous avons aussi des préoccupations sécuritaires, et nous sommes à ce titre reconnaissants à l’égard de la France pour sa participation dans la force de l’OTAN, avec 300 soldats déployés sur notre sol. Il s’agit d’une contribution visible et tangible. Personne ne dit que la Lituanie va être attaquée militairement, parce que nous sommes membres de l’UE et de l’OTAN. Nous ressentons de la confiance dans cette famille. Mais nous devons parler aussi des défis extérieurs. La situation est loin d’être stable dans notre voisinage.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi L’ombre de la Russie plane sur la visite de Macron dans deux pays baltes

Il y a un an, Emmanuel Macron parlait de l’état de « mort cérébrale » de l’OTAN. Quelle est votre appréciation ?

Je ne sais pas quelle était la signification de cette formule. Il y a toujours de la place pour des améliorations, mais jugeons sur les faits. Nous avons une présence renforcée de l’OTAN, également celle des Etats-Unis. On ne peut pas dire que [l’Alliance du traité de l’Atlantique-Nord] ne marche pas, même si on pourrait rendre nos interactions plus faciles, parfois plus rapides, car les crises se développent vite. Mais il n’y a pas de raison de douter des garanties de sécurité offertes par l’OTAN.

La présence des soldats français a une importance pratique, psychologique et militaire. C’est aussi un message clair. Ce n’est pas un secret que les Etats baltes manquent de capacités. La présence de ces troupes, même si, disons-le, elles ne sont pas très nombreuses, signifie beaucoup à nos yeux. Cela permet aussi à ces soldats d’acquérir une certaine expérience.

Quelles conclusions tirez-vous de l’empoisonnement d’Alexeï Navalny et de la réaction de la Russie ?

C’est une affaire de leçons à tirer, ou plutôt de leçons qui ne l’ont pas été. Il y a eu environ dix empoisonnements politiques, dont certains moins retentissants que celui de Navalny. Il y a le dossier Litvinenko, l’affaire Salisbury… Mon ami Vladimir Kara-Murza, journaliste et opposant déclaré, a été empoisonné à deux reprises. Le médecin a dit que la troisième serait la dernière. Ce dernier cas, celui de Navalny, montre que les méthodes du KGB ont toujours cours.

Il vous reste 62.73% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: