Quand Huawei aidait les Etats-Unis à lutter contre les déserts numériques

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La décision de Trump de bannir le groupe chinois des Etats-Unis pénalise les petits opérateurs télécoms qui équipent l’Amérique rurale en haut débit.

Par Publié aujourd’hui à 11h29, mis à jour à 11h59

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COLCANOPA

Dans la petite pièce qui lui sert de central téléphonique, Joseph Franell conserve précieusement deux terminaux Huawei. Le PDG d’Eastern Oregon Telecom a équipé son réseau avec huit appareils du constructeur chinois, mais il a constitué un stock de substitution, pour remplacer ceux qui tomberaient éventuellement en panne. Au cas où, alors que l’administration Trump a banni des Etats-Unis le numéro un chinois de la téléphonie, accusé de menacer la sécurité nationale américaine. Le président Trump s’est certes en partie ravisé. Il a autorisé des fabricants américains de puces à fournir Huawei, mais celui-ci est toujours interdit d’installer des équipements pour la 5G aux Etats-Unis. Quoi qu’il en soit, la confiance est rompue. « Je n’achèterai plus d’appareil Huawei, même si les Etats-Unis et la Chine parviennent à un accord. L’incertitude est trop grande. »

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Cet ancien militaire installé à Hermiston, sur les bords de la rivière Columbia, ne sait pas si la pression sur Huawei est un prétexte du gouvernement américain dans la négociation commerciale chinoise globale ou s’il existe un vrai problème d’espionnage. « C’est incroyable que les autorités américaines n’aient jamais apporté la moindre preuve à leurs allégations, à la différence de ZTE [second opérateur chinois, sanctionné par les Américains en 2018]. Peut-être que c’est top secret », s’étonne cet électeur de Donald Trump, qui ne croit pas non plus que Huawei ait volé toute sa technologie. « Ils ont 80 000 ingénieurs qui font du développement. »

Joseph Franell s’en était aperçu lors d’un voyage à Shenzen, au siège de l’entreprise, en 2014. En voyant un produit non disponible aux Etats-Unis, il avait même suggéré à Huawei, avec succès, de déposer une demande d’autorisation sur le marché américain. Au total, il a acheté pour 500 000 dollars (plus de 440 000 euros) d’équipement Huawei, mais ces temps sont révolus, et c’est bien ennuyeux…

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Eastern Oregon Telecom, créée il y a vingt ans par la coopérative d’électricité locale, a pour vocation d’équiper en Internet haut débit les régions perdues de l’est de l’Oregon, entre la vallée de la Columbia et les montagnes Bleues. Cette minuscule compagnie (20 salariés, 4 000 clients et 4,5 millions de dollars de chiffre d’affaires) va devoir se rabattre sur des fabricants américains. « Huawei était de 30 à 40 % moins cher, c’est beaucoup d’argent. » Si l’affaire en reste là, M. Franell, qui vient de racheter son entreprise avec deux autres dirigeants, pourra encaisser le coup. Mais si le gouvernement américain s’avise de lui demander de démanteler ses équipements Huawei, la facture sera telle qu’il devra reporter ses investissements. Et renoncer à faire sortir de la fracture numérique les villages de l’Oregon dont les habitants n’ont pas accès à l’Internet terrestre haut débit. Comme un quart des ruraux (soit 17 millions d’Américains) et seulement 1,5 % des urbains, selon l’autorité de régulation des télécoms FCC.

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