Quand aux Etats-Unis les obligations familiales s’invitent au bureau

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Alors qu’en France, la proposition de loi sur la reconnaissance des proches aidants en vote au Sénat mercredi 13 mars a intégré le sujet à la négociation collective, de l’autre côté de l’Atlantique, les entreprises n’ont pas amorcé leur prise de conscience. Or près de trois salariés sur quatre ont des responsabilités d’« aidants » d’un proche, selon une étude de la Harvard Business School.

Par Caroline Talbot Publié aujourd’hui à 07h30

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Aux Etats-Unis, « seulement 24% des responsables des ressources humaines estiment que ces activités d’« aidants » affectent les performances des salariés ».
Aux Etats-Unis, « seulement 24% des responsables des ressources humaines estiment que ces activités d’« aidants » affectent les performances des salariés ». Alain Le Bot / Photononstop / Alain Le Bot / Photononstop

Rui Soares, 45 ans, consultant du cabinet d’audit américain Deloitte, n’a pas osé prendre tous ses congés à la naissance de sa fille, Fedelina. Il s’est contenté de deux semaines. Mais lorsque quelques années plus tard, est arrivé son fils, Christiano, la politique familiale de Deloitte avait changé.

Depuis septembre 2016, les salariés du groupe ont le droit de prendre seize semaines de congés payés pour s’occuper de leurs proches: faire connaissance avec leur nouvel enfant, aider une épouse malade, soutenir un parent âgé… M. Soares en a parlé avec un collègue, lui aussi père de famille. « Ne pense même pas à ne pas prendre l’ensemble de tes congés » lui a-t-il suggéré. M. Soares est parti pendant seize semaines, quatre mois durant lesquels il a mis au lit son bébé, changé les couches, accompagné sa fille à l’école, coupé des sandwichs en forme d’étoiles pour Fedelina. Puis il est revenu au bureau, plein d’énergie, et reconnaissant envers Deloitte.

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Cet épisode heureux dans la vie d’un salarié américain, est plutôt rare. Car peu d’entreprises proposent à leurs troupes ce type d’arrangements. Et pire encore, elles ne savent même pas que leurs employés en ont besoin. C’est ce qu’explique l’étude « L’entreprise aidante [The Caring Company]», réalisée par deux professeurs de la Harvard Business School, Joseph Fuller et Manjari Raman, à partir d’un sondage mené auprès de 1500 salariés et une enquête impliquant 300 services de ressources humaines et des patrons de PME. « Les entreprises sont confrontées à une crise de l’aide. Et elles refusent de le reconnaître », concluent les deux chercheurs.

Une hausse du turn-over

Pourtant, les besoins méconnus existent vraiment: 72% des salariés interrogés ont été en situation d’« aidants » d’un proche à un moment ou un autre de leur vie professionnelle. Une enfant malade, une grand-mère qui perd la tête… et c’est tout l’équilibre entre vie au bureau et vie privée qui s’écroule. Trente-deux pour cent des sondés ont ainsi perdu leur emploi pour prendre soin d’un proche. Et pour ceux qui n’ont pas atteindre ces extrémités, leur travail en a été affecté : 80% des salariés aidants avouent ne pas se réaliser complètement au bureau et 28% sont persuadés que leur carrière en a pâti. Les intéressés n’ont pas eu les promotions escomptées (50%) et leur chef ne leur a pas donné les missions les plus intéressantes (54%).

Ce phénomène touche tout le monde. Les femmes, qui arrêtent leur carrière pour s’occuper de leurs jeunes enfants, mais aussi les hommes, les plus anciens comme les plus jeunes. Dans cette situation, les 26-35 ans ont davantage tendance à quitter leur emploi, soulignent les professeurs de la Harvard Business School.

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