Pyongyang fait pression sur Séoul pour rappeler l’impasse des pourparlers en cours

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Des étudiants protestent contre la Corée du Sud, à Pyongyang, en Corée du Nord, le 6 juin.

Usant d’une rhétorique à l’agressivité croissante, la Corée du Nord embarrasse la Corée du Sud et rappelle l’impasse dans laquelle se trouvent les pourparlers sur son programme nucléaire et de développement de missile.

A en croire l’édition du 10 juin du quotidien nord-coréen Rodong Sinmun, « tout le pays est embrasé par la fureur » à cause des expéditions, au départ du Sud, de ballons porteurs de messages critiques du régime.

La veille, Pyongyang avait invoqué ces envois pour annoncer l’interruption de la totalité des communications avec Séoul, notamment celles, directes, entre le bureau du Comité central du Parti du travail et la présidence du Sud. D’après une dépêche de l’agence KCNA, les expéditeurs de ballons − pour la plupart des transfuges du Nord − ne sont que de la « racaille répugnante », et les expéditions « des actes hostiles » menés « en profitant de la position irresponsable des autorités sud-coréennes ». Peu de temps après l’annonce, la Corée du Nord a refusé de répondre à l’appel quotidien passé sur le réseau militaire entre les deux pays.

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Toujours selon KCNA, la décision a été prise lundi 8 juin, lors d’une réunion des responsables des relations avec le Sud, à commencer par Kim Yo-jong, l’influente sœur du dirigeant Kim Jong-un, et Kim Yong-chol, vice-président du comité central et responsable des projets intercoréens. Selon eux, précise KCNA, « les actions envers le Sud doivent désormais être considérées comme des actions contre l’ennemi ». « Nous sommes parvenus à la conclusion qu’il n’est pas nécessaire de s’asseoir avec les autorités sud-coréennes, et qu’il n’y a plus de sujets à discuter avec elles », ajoutent-ils.

La timide réaction sud-coréenne traduit un certain embarras. Le ministère de l’unification a simplement déclaré que le gouvernement continuera « à faire des efforts pour la paix et la prospérité dans la péninsule coréenne ». Même l’intervention du département d’Etat américain, rappelant que « Les Etats-Unis ont toujours soutenu les progrès dans les relations intercoréennes », ne semble pouvoir amadouer Pyongyang.

Sept interruptions des communications depuis 1976

L’interruption des communications intercoréennes a déjà été décidée par Pyongyang dans le passé. La première ligne directe avec Séoul a été établie en 1972, à la suite d’une visite au Nord du chef des services secrets du Sud. Depuis, son fonctionnement dépend de l’état des relations. Il y a eu sept interruptions depuis 1976.

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