Protection de l’environnement: les opérations du groupe Omnicane certifiées durables

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Jacques d’Unienville, CEO d’Omnicane, tenant la certification Bonsucro, en compagnie du ministre Maneesh Gobin et d’autres notables vendredi 22 novembre, à l’hôtel Holiday Inn à Plaisance.

Jacques d’Unienville, CEO d’Omnicane, tenant la certification Bonsucro, en compagnie du ministre Maneesh Gobin et d’autres notables vendredi 22 novembre, à l’hôtel Holiday Inn à Plaisance.

L’Industrie du sucre supplantée tout récemment par le concept élargi de l’industrie de la canne est-elle vraiment au bord du gouffre ? Oui, d’après ceux qui avancent comme principal argument l’effet des nombreux défis de ce secteur, dont une baisse du prix sur le marché mondial. Non, selon ceux qui cherchent à relancer le sucre sur de nouvelles bases. Si jusqu’ici, ceux qui se sont manifestés se disent marqués, voire inquiets de l’avenir de l’industrie du sucre et de la canne, vendredi 22 novembre, dans le Sud, à l’hôtel Holiday Inn, Plaisance, c’était au tour des porteurs d’espoir de se manifester. 

Ils sont nombreux à travers le monde mais depuis peu, Maurice, grâce à Omnicane, l’une des quatre industries exploratrices de la canne pour en tirer divers produits dont le sucre, a inscrit son nom sur la liste des pays pour lesquels l’industrie du sucre et de la canne a amorcé une véritable renaissance. Et ce, grâce à une approche inspirée du réchauffement climatique. 

Des marchés sont entrés de plain-pied dans une ère où la demande de même que le segment approvisionnement souscrivent à des valeurs associées à un mode de développement durable. Désormais, pour s’assurer sa part de marché, voire séduire les marchés niches, il faut démontrer que le produit fini n’a pas été réalisé au mépris tant de la conservation que de la protection de l’environnement.

Plateforme globale d’experts

À l’origine de cette démonstration de l’industrie du sucre et de la canne à faire dans le durable, Bonsucro. Il s’agit du nom d’origine espagnole attribué à une plateforme globale d’experts avec pour principale mission de dévoiler les nombreux potentiels de l’industrie sucrière. En fait partie Jean Claude Autrey qui d’ailleurs siège au sein de son conseil d’administration et préside les travaux de sa Commission consultative technique. Celle-ci a été incorporée en 2008. Une des réalisations majeures de Bonsucro a consisté à concevoir des normes innovatrices et concrètes capables de faire la démonstration du potentiel de l’industrie et à constituer un ensemble d’outils pour la création de valeurs que les opérateurs du secteur peuvent adopter pour le progrès de leurs entreprises. 

Vendredi, Omnicane a reçu des mains de Jean Claude Autrey sa certification, véritable passeport pour évoluer sur le marché mondial du sucre comme un opérateur soucieux de ses obligations envers un mode de développement durable. C’est une grande première non pas seulement pour l’île Maurice mais aussi pour cette partie de l’Afrique. 

Jacques d’Unienville, Chief Executive Officer (CEO) d’Omnicane, déclare que c’est mission accomplie pour Omnicane en matière de son implication à défendre la cause d’un mode de développement durable. «Je suis vraiment fier de constater que désormais le concept d’un mode de développement durable est réellement enchâssé au cœur même de notre vision d’entre- prise et de notre approche en matière de la conception de notre stratégie d’affaires.»

Économie circulaire 

Une des illustrations de cet engagement d’Omnicane envers le durable, at-il souligné, est le complexe industriel situé au lieu-dit La Baraque. Toutes les opérations de ce complexe reposent sur les préceptes de l’économie circulaire, modèle qui s’inspire des valeurs d’un mode de développement durable. Un modèle caractérisé par l’utilisation efficiente, planifiée et judicieuse des ressources naturelles. Un modèle de développement où la conception d’un nouveau produit ou service va de pair avec la mise en route du système de réutilisation ou de recyclage qui va avec. 

Pour une première, c’en était une pour Maneesh Gobin, après sa prestation comme nouveau ministre de l’Agro-industrie et également Procureur général, poste qu’il occupait dans le gouvernement sortant. Pris sans doute par l’ampleur de la percée d’Omnicane au niveau du marché mondial soumis aux exigences des obligations durables, le ministre qui a préféré mettre de côté le discours officiel pour faire parler son cœur dira : «Nous poserons les hard questions. Je prends cet enga- gement pour le bien du pays.» Le ministre fait part de son intention d’aller de l’avant avec des assises – question de tâter le pouls des parties prenantes de l’industrie. Il exprime sa foi dans l’avenir de l’industrie et promet d’introduire des réformes appropriées.

Mission impossible mais faisable de Maneesh Gobin 

Le ton a été donc donné pour que l’adoption des valeurs associées à un mode de développement durable soit le moteur de la relance éventuelle de l’industrie de la canne. Une percée qui coïncide avec la prise en charge par Maneesh Gobin, du ministère de l’Agro-industrie. Une percée qui a, semble-t-il, obtenu un écho favorable aux yeux du ministre. Cependant, plusieurs conditions sont nécessaires pour que cette relance se matérialise. Ce pourrait être entre autres : 

  1. une analyse approfondie de l’implication du déploiement à l’ensemble de l’industrie sucrière (usine, petits et gros planteurs de la canne) de la percée d’Omnicane par rapport au potentiel de cette industrie à réduire son empreinte sur l’environnement et ce pour en faire un atout commercial ; 
  2. la conception de normes aux fins d’intégration des opérations de l’ensemble de l’industrie aux critères d’un mode de développement écologique ; 
  3. le développement d’une véritable industrie de recyclage de tout ce qui est recyclable dans l’industrie en vue de fabriquer des produits écologiques capables de se positionner sur le marché mondial du recyclable ; 
  4. un audit de toutes les opérations passées entreprises sur les terres appartenant à l’industrie sucrière et dont la réalisation n’a pas toujours respecté les critères d’un développement durable comme l’épierrage des sols pour obtenir plus d’espace de culture de la canne ; 
  5. la recherche d’un juste équilibre entre les terres destinées à l’aménagement des infrastructures, le développement du secteur de l’immobilier et les terres dont l’industrie a besoin pour sa propre évolution ; 
  6. la mise en place d’une stratégie devant permettre au sucre fabriqué dans les conditions qui respectent l’environnement de trouver des acheteurs susceptibles de signer des contrats d’achat de longue durée ; 
  7. l’intégration de toutes les opérations ayant pour origine l’industrie sucrière et de la canne dans un plan de développement durable ; 
  8. le recours à des mesures incitatives pour lutter contre l’abandon des terres surtout par les petits et moyens exploitants ; 
  9. la participation de l’État dans le cadre de la formulation d’une concertation en vue de combattre les risques de hausse des coûts d’opération de l’industrie ; et 
  10. l’élaboration d’un plan de développement durable national qui touche toutes les industries afin que l’île Maurice se positionne comme une destination à vocation durable.


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