Président Trump, an IV : « Trump » contre le président

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Le 10 janvier 2010, Barack Obama s’avance dans la roseraie de la Maison Blanche encadré par ses deux prédécesseurs, le républicain George W. Bush et le démocrate Bill Clinton. « Dans les moments les plus dramatiques, dans notre pays et comme dans le monde, les Américains se sont toujours rassemblés », déclare-t-il. Quelques jours plus tôt, un séisme a ravagé Haïti, et les deux anciens présidents sont mobilisés pour répondre à l’urgence.

Le 22 mars, alors que la pandémie due au coronavirus commençait à s’abattre sur les Etats-Unis, il a été demandé à Donald Trump s’il avait cherché conseil auprès de ceux qui l’avaient précédé. Le président a aussitôt répondu qu’il n’en avait nul besoin. « Je pense que nous faisons un travail extraordinaire », a-t-il assuré.

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Surtout, le président a écarté l’idée de s’adresser à des personnes présentées comme des catastrophes ambulantes. « Si vous regardez disons, le H1N1 [en 2009], c’était un désastre. Ce fut une période difficile pour notre pays. Et il a eu tant d’autres choses qui n’ont pas été très bien gérées, comme Katrina » [en 2005], a affirmé le président.

Des conférences de presse qui portent surtout sur Trump

Au fil des jours, les briefings quotidiens qu’il organise ont trouvé un rythme de croisière bancal. Donald Trump commence par lire les notes préparées par ses services, qui donnent généralement un vernis présidentiel à sa gestion de la crise sanitaire, puis il profite des questions de la presse pour s’abandonner à d’interminables digressions pendant lesquelles il met en pratique la maxime de son premier directeur de campagne, Corey Lewandowski, « laisser Trump être Trump ».

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Son public n’est cependant pas constitué aujourd’hui des fidèles chauffés à blanc qui peuplaient ses meetings avant que frappe le Covid-19. Il s’agit d’un pays qu’angoissent la terreur de la mort et la peur de la récession. D’un pays qui, comme bien d’autres, reprochera certainement à ses dirigeants, lorsqu’une accalmie surviendra, d’en avoir fait trop peu, trop tard. D’un pays qui souhaite entendre un président, pas « Trump », et qui se satisfait bien plus du travail des gouverneurs et des experts de la santé que du locataire de la Maison Blanche.

Le Wall Street Journal s’est agacé de ces conférences de presse dédiées officiellement au virus mais qui tournent rapidement, à l’initiative du président, autour de sa personne et d’elle seule. La crise « n’est pas un impeachment, et le Covid-19 n’est pas [Adam] Schiff-le sournois », a pesté le quotidien des affaires, le 8 avril, en reprenant un surnom attribué par Donald Trump à la cheville ouvrière démocrate de la mise en accusation du président, il y a comme une éternité.

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