Président Trump, an III : outrance et court-termisme diplomatique

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Des manifestants défilent devant le Trump Hotel, lors d’une marche contre la guerre en Irak et en Iran, à Washington, le 4 janvier.
Des manifestants défilent devant le Trump Hotel, lors d’une marche contre la guerre en Irak et en Iran, à Washington, le 4 janvier. ALEX EDELMAN / AFP

Samedi 4 janvier, à l’avant dernier jour de ses vacances en Floride, Donald Trump s’en est retourné golfer. Il s’était abstenu la veille, au lendemain de l’assassinat à Bagdad du général iranien Ghassem Soleimani par un drone armé américain. Revenu ensuite dans son club de luxe de Mar-a-Lago, il a renoué avec l’outrance dont il usait face à la Corée du Nord en 2017 avant de trouver Kim Jong-un formidable.

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Le président des Etats-Unis a ainsi suggéré qu’il était prêt à commettre des crimes de guerre en assurant que cinquante-deux sites iraniens « représentant les 52 otages américains pris par l’Iran il y a de nombreuses années » avaient d’ores et déjà été sélectionnés, « certains à un niveau très élevé et importants pour l’Iran et la culture iranienne ». « Ces cibles, et l’Iran lui-même, SERONT TRÈS RAPIDEMENT ET TRÈS DUREMENT FRAPPÉS » à la moindre riposte conséquente de Téhéran à l’assassinat du général, a affirmé Donald Trump. Une riche idée pour unir les Iraniens derrière un régime pourtant honni par un certain nombre d’entre eux.

La réélection d’abord, la politique étrangère ensuite

Au lendemain d’une décision sans doute majeure de son mandat, le milliardaire avait consacré plus de temps à son électorat chrétien évangélique, rassemblé dans une méga église de Miami, qu’à expliquer à ses concitoyens en quoi l’élimination d’une figure centrale du régime iranien, certes aussi malfaisante qu’on puisse l’imaginer, s’inscrivait dans la stratégie des Etats-Unis.

Cette répartition du temps présidentiel a témoigné de l’ordre des priorités de Donald Trump : la réélection d’abord, la politique étrangère ensuite, subordonnée d’ailleurs à la première. Bombarder les affreux suffit en effet à faire frétiller d’allégresse l’électeur républicain, sans que ce dernier n’ait besoin d’en savoir nécessairement beaucoup sur le pedigree de ceux qui hurlent « Mort à l’Amérique ! ». Le président qui aime tant l’image de la force apparaît ainsi à son avantage, comme celui qui ose quand les autres se perdent en conjectures.

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Des partisans de Donald trump prient lors d’un meeting de campagne du président  « Evangéliques pour Trump », à Miami, le 3 janvier.
Des partisans de Donald trump prient lors d’un meeting de campagne du président  « Evangéliques pour Trump », à Miami, le 3 janvier. JIM WATSON / AFP

La frappe du 2 janvier a souligné ainsi l’une des caractéristiques de sa présidence. La question de l’élimination du patron des forces Al-Qods, les forces spéciales des gardiens de la révolution, était aussi vieille que ses faits d’armes à Washington. Mais les prédécesseurs du milliardaire l’avaient analysée selon les critères classiques de coûts et de bénéfices, pour en conclure que les premiers dépassaient de beaucoup les seconds. Pour Donald Trump, il suffit de prendre le contre-pied du démocrate Barack Obama et du républicain George W. Bush, de laisser parler un fâcheux penchant pour le court-termisme, le spectaculaire, et au diable les conséquences.

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