« Président, les Chiliens veulent du changement, pas des mots »

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Les manifestants ne sont pas convaincus par les promesses de réformes faites par le président Sebastian Piñera.

Par Publié aujourd’hui à 11h03, mis à jour à 11h30

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Manifestation contre le modèle économique chilien à Santiago, le 21 octobre 2019.
Manifestation contre le modèle économique chilien à Santiago, le 21 octobre 2019. EDGARD GARRIDO / REUTERS

« Je sais que j’ai parfois eu des mots durs (…) mais comprenez-moi, compatriotes, c’est parce que cela m’indigne de voir ce que cette violence et cette délinquance provoquent. » Loin de son discours belliqueux de la veille – durant lequel il avait déclaré : « Nous sommes en guerre contre un ennemi puissant et implacable » –, Sebastian Piñera a adopté un ton plus conciliant, lundi 21 octobre au soir, lors d’une déclaration retransmise en direct à la télévision, quelques minutes après l’entrée en vigueur du couvre-feu – pour la troisième nuit consécutive – à Santiago, la capitale. Le président de droite a annoncé qu’il allait réunir les présidents de partis politiques chiliens, y compris d’opposition, afin de parvenir à un « accord social » et à des « solutions pour les problèmes qui affectent les Chiliens ». Amélioration des pensions, baisse du prix des médicaments, revalorisation des salaires…

M. Piñera a évoqué plusieurs pistes sans toutefois en préciser aucune. « La société attendait des annonces beaucoup plus conséquentes », estime Lucía Dammert, sociologue à l’université de Santiago du Chili, selon qui « le seul point intéressant de ce discours est que M. Piñera a laissé entendre qu’il serait prêt à faire marche arrière sur certains de ses objectifs de campagne, comme la réforme des impôts ».

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Les réunions de ces prochains jours seront scrutées attentivement par les Chiliens, qui ont été nombreux à utiliser le mot-dièse #piñerarenuncia (Piñera démission) ce lundi sur les réseaux sociaux et attendent, a minima, un remaniement ministériel et l’annonce rapide de mesures concrètes pour réduire les inégalités sociales qui rongent le pays. Reste à savoir si les représentants de l’opposition prendront part à ces réunions. Sur Twitter, Beatriz Sanchez, ancienne candidate à la présidentielle de 2017 et porte-parole du Frente Amplio (coalition de gauche), interpellait lundi Sebastian Piñera : « Président, les Chiliens veulent du changement, pas des mots. »

« Répression très lourde »

Le même mot d’ordre s’était fait entendre, plus tôt dans la journée de lundi, lors de nouvelles manifestations massives à Santiago. Des milliers de personnes ont convergé vers la plaza Italia, dans le centre-ville, pour participer à un rassemblement pacifique qui s’est dispersé à l’approche du couvre-feu, à 20 heures. Des affrontements violents ont également éclaté en marge du rassemblement entre manifestants et militaires déployés dans cette zone, point névralgique de la contestation.

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