Pourquoi les unionistes nord-irlandais tiennent en otage le Brexit

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Leurs hésitations à soutenir le résultat de la négociation entre le gouvernement britannique et Bruxelles, ces derniers jours, ont rétréci la marge de manœuvre de Boris Johnson.

Par Publié le 17 octobre 2019 à 00h59

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Mais qui sont donc ces dix députés du Democratic Unionist Party (DUP) à Westminster, et pourquoi tiennent-ils à ce point la dragée haute au gouvernement britannique, et du coup à toute l’Europe, dans la négociation du Brexit ? Pour mémoire, c’est à cause de ce parti unioniste nord-irlandais qu’en décembre 2017, Theresa May a dû refuser la proposition des Européens d’un « backstop » nord-irlandais, une assurance contre le retour d’une frontière dure en Irlande, limitée à l’Irlande du Nord.

Lire aussi Brexit : qu’est-ce que le « backstop » irlandais, au cœur du rejet de l’accord ?

L’ex-première ministre britannique était en pleine finalisation d’un accord avec Jean-Claude Juncker, au siège de la commission européenne à Bruxelles, le 4 décembre 2017, quand elle a reçu un coup de téléphone d’Arlene Foster, la patronne du DUP, lui demandant d’arrêter sur le champ les discussions. C’est aussi le refus du DUP de voter à la Chambre des communes en faveur du deuxième « deal » de Theresa May, celui conclu avec les Européens en novembre 2018, qui a signé l’arrêt de mort de cet accord. Ce dernier proposait cette fois de maintenir – temporairement – tout le Royaume-Uni dans une union douanière avec l’Union européenne (UE) pour éviter le retour d’une frontière dure en Irlande.

Leur influence était encore manifeste dans la proposition faite par Boris Johnson aux Européens début octobre, d’un accord de divorce sans « backstop » (un « no go » pour le DUP), mais avec un maintien de l’Irlande du Nord dans l’Union douanière britannique et un droit de veto des partis politiques nord-irlandais – donc des unionistes – sur ce dispositif… Enfin, ce sont aussi leurs hésitations à soutenir le résultat de la négociation entre le gouvernement britannique et Bruxelles, ces derniers jours, qui ont rétréci la marge de manœuvre de Boris Johnson et rendu l’accord si difficile.

Le DUP siège à la Chambre des communes

Fondé en 1971, durant les Troubles en Irlande du Nord, le DUP est un parti pro-britannique. Mais aussi eurosceptique, traditionaliste et nationaliste : il est le seul à n’avoir pas ratifié le traité de paix du « Good Friday Agreement » de 1998, ayant mis fin à 40 ans de Troubles entre catholiques et protestants en Irlande du Nord. A l’assemblée nord-irlandaise, il disposait encore fin 2016 d’autant de sièges que le Sinn Féin, le parti républicain favorable à l’union des deux Irlandes. Mais cette assemblée ne siège plus depuis plus de 1 000 jours, les deux partis ne parvenant plus à s’entendre depuis le référendum sur le Brexit.

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