Pourquoi le Brexit n’a rien à voir avec la crise grecque de l’été 2015

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Alors que les Britanniques ont choisi de quitter l’Union européenne à presque 52 % des voix, le 23 juin 2016, les Grecs, eux, n’ont jamais exprimé le vœu de quitter la zone euro.

Par Cécile Ducourtieux Publié aujourd’hui à 06h00

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Conseil européen, en mars 2018, à Bruxelles.
Conseil européen, en mars 2018, à Bruxelles. JOHN THYS / AFP

Analyse. Samedi 27 juin 2015. Bruxelles se réveille avec la gueule de bois : Alexis Tsipras, le premier ministre grec, vient d’annoncer la convocation d’un référendum. Pour ou contre le nouveau plan d’aide des créanciers de la Grèce à peine bouclé, avec son corollaire de nouvelles mesures d’austérité ? Une semaine plus tard, les Grecs votent massivement contre. Logique : n’ont-ils pas porté au pouvoir ce quarantenaire venu de l’ultra gauche, précisément pour en finir avec les coupes dans les dépenses publiques ?

Wolfgang Schaüble, le ministre des finances allemand, met alors brutalement sur la table le scénario noir d’un Grexit : une sortie de la Grèce de la zone euro. Pour échapper au pire, M. Tsipras accepte l’humiliation d’un conseil européen d’anthologie, mi-juillet 2015. La catastrophe est évitée de justesse, la Grèce conserve la monnaie unique. La zone euro est sauvée, mais les Grecs se voient imposer un nouveau serrage de vis budgétaire.

Le parallèle avec le Brexit est tentant : l’intensité dramatique est la même, le risque de séisme économique, politique et social, du même ordre. Tout aurait pu basculer en ces premiers jours de juillet 2015, si Angela Merkel, la chancelière allemande, François Hollande et Mark Rutte, le premier ministre néerlandais, ne s’étaient pas démenés pour convaincre M. Tsipras de faire profil bas. La Grèce était déjà au bord de l’asphyxie monétaire, les « plan B » de son « débranchage » de la zone euro circulaient déjà à Bruxelles, beaucoup sortaient leurs calculettes pour évaluer le coût faramineux d’une telle amputation pour l’Union européenne (UE).

Lire aussi Brexit : qu’est-ce que le « backstop » proposé par l’UE pour résoudre la question irlandaise ?

D’ici la fin mars, l’UE et le Royaume-Uni risquent de basculer dans un « no deal » que de chaque côté du Channel, on a tenté d’anticiper, mais qui reste un véritable « saut de la falaise » et qui augure des jours, voire des semaines chaotiques. Expatriés en panique, engorgements routiers monstres, bateaux de pêche coincés à quai…

Pour autant, les Bruxellois, diplomates ou fonctionnaires, qui ont connu les deux crises, réfutent le parallèle. Elles n’ont fondamentalement rien à voir, estiment-ils. Les Grecs n’ont jamais exprimé le vœu de quitter la zone euro. Leur pays a été victime d’une très grave crise financière exogène. Venue des Etats-Unis, elle s’est rapidement transformée en gravissime crise de sa dette souveraine, attisée par le laxisme et le clientélisme des gouvernements successifs du pays. La confiance des investisseurs dans la solvabilité de la Grèce s’est brutalement envolée, menant le pays et le reste de la zone euro au bord de la faillite.

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