Pour Ursula von der Leyen, les vraies difficultés commencent

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L’élection de justesse de la candidate de M. Macron et Mme Merkel a sans doute évité le déclenchement d’une crise institutionnelle, mais celle-ci pourrait bien éclater en octobre avec la formation de son équipe, analyse le correspondant du « Monde » à Bruxelles, Jean-Pierre Stroobants.

Par Publié aujourd’hui à 06h30

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Analyse. Son soupir, une fois connu le résultat serré de son élection à la présidence de la Commission européenne, à Strasbourg, mardi 16 juillet, en disait long : Ursula von der Leyen semblait mesurer d’un coup l’ampleur de la tâche qui l’attend désormais, dans un contexte plus difficile que celui de tous ses prédécesseurs.

Son score (383 voix pour, 327 contre) importe peu finalement. Il y a cinq ans, Jean-Claude Juncker, lui non plus, n’avait pas réalisé une performance éblouissante, alors que la « grande coalition » des conservateurs du PPE et des sociaux-démocrates régnait encore sans partage. C’est la multiplication des défis auxquels l’Union européenne est confrontée et le bouleversement des équilibres en son sein qui doivent inquiéter cette ex-médecin, appelée au chevet d’une patiente qu’elle aime visiblement beaucoup mais dont elle a, semble-t-il, une connaissance autant théorique que romantique. Tant mieux pour elle si ce que l’on dit à Berlin de son pragmatisme est vrai : à la tête de la Commission, elle aura bien besoin de cette qualité.

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C’est en fait, et une fois encore, au Conseil (les chefs d’Etat et de gouvernement) qu’il faut imputer les premières difficultés qu’a dû affronter la candidate allemande. Son élection a été surtout marquée par la volonté du Parlement, désormais très éclaté, de manifester sa mauvaise humeur quant à la manière dont le Conseil – et singulièrement Emmanuel Macron – a manœuvré pour imposer ses choix pour les différents postes à pourvoir.

Le Parlement tenu à l’écart

L’assemblée parlementaire disposait, pour cela, d’un excellent prétexte : la mise à mal du principe des Spitzenkandidaten, et donc l’éviction du chrétien-démocrate Manfred Weber, du socialiste Frans Timmermans et, accessoirement, de la libérale Margrethe Vestager. Il y a beaucoup à dire sur la véritable portée démocratique de ce principe des têtes de liste devenant, par une douteuse automaticité, des prétendants à la présidence du collège bruxellois. Et il y a une bonne part de théâtre dans sa défense vibrante par les eurodéputés. Il reste que la désignation de Mme von der Leyen, de Charles Michel au Conseil ou de Christine Lagarde à la BCE donne surtout l’impression que le Parlement, l’institution la plus démocratique de l’Union en théorie, devait être tenu totalement à l’écart des palabres, afin de permettre à Paris et Berlin d’exercer un contrôle direct et strict sur l’ensemble des institutions.

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