« Pour un libéralisme plus humain »

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Le président du conseil de surveillance de Publicis appelle, dans une tribune au « Monde », les libéraux européens à ne plus faire la course au « plus », mais plutôt à penser en termes de « mieux ».

Publié aujourd’hui à 05h00 Temps de Lecture 5 min.

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Maurice Lévy à Paris, le 15 mai 2019.
Maurice Lévy à Paris, le 15 mai 2019. BERTRAND GUAY/AFP

Tribune. Tout au long du XXe siècle, nous avons vécu dans l’opposition de deux systèmes : le communisme, avec son idéal d’égalité – introuvable et ayant abouti à un système dictatorial –, des privations de liberté, le goulag et l’anémie économique, et le capitalisme, avec la liberté d’expression, de la croissance économique, mais des injustices sociales et des écarts de revenus.

A la fin du siècle dernier, le communisme s’effondre, à quelques exceptions près, comme la Chine, où Deng Xiaoping installe une économie de marché dans laquelle « il est glorieux de s’enrichir » pour reprendre ses propos, couplée à un régime de parti unique.

La mondialisation a dynamisé les économies de la Chine, de l’Inde et de certains pays d’Afrique, entraînant la sortie de plus d’un milliard de personnes de la pauvreté. Parallèlement, en Occident, les classes moyennes ont souffert : paupérisation, accélération du chômage, déclassement et peurs. En même temps, le monde des nouvelles technologies a créé des richesses comme jamais auparavant, mais au profit d’un tout petit nombre. En réaction naissent des mouvements comme Podemos, Occupy Wall Street ou les « gilets jaunes ». Tous mouvements récupérés et exploités par les populistes, et désignant un responsable : le libéralisme et ses excès.

Les leçons de l’histoire

Or, les choses ont bien changé depuis Milton Friedman, qui affirmait, en 1970, dans le New York Times, que « l’entreprise doit servir au seul enrichissement des actionnaires ». Le libéralisme a créé beaucoup de richesses par la croissance, favorisé d’énormes progrès dans le niveau de vie de chacun ou dans les domaines scientifiques, techniques et économiques. Le tout accompagné, en Europe, d’une formidable redistribution au profit des plus fragiles. Malgré ce résultat, le libéralisme est perçu comme un modèle économique qui ne profite qu’aux riches.

Le mot lui-même gêne : malgré sa belle racine, « liberté », le mot « libéral » est tellement chargé de sens négatif qu’il est devenu l’insulte définitive. Le libéral n’a pas de cœur, pas d’intelligence de la société, pas de compassion à l’égard des plus faibles. Il est seulement animé du désir de s’enrichir ou de favoriser les plus riches. Tout cela au bénéfice final des populistes, qui surfent partout sur la même vague : le rejet des élites, la dénonciation de la mondialisation – qui n’est certes pas exempte de critiques – et le risque de vagues migratoires.

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