Pour tenter d’apaiser la contestation en Bolivie, le président Evo Morales lance un appel au dialogue

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La tension ne cesse de monter : après que des mutineries ont eu lieu la veille, des manifestants ont occupé samedi les sièges de deux médias d’Etat.

Le Monde avec AFP Publié aujourd’hui à 00h53, mis à jour à 05h52

Temps de Lecture 3 min.

Dans une Bolivie sous haute tension, avec des mutineries d’unités policières, des maisons incendiées et l’occupation de médias d’Etat par des manifestants, le président Evo Morales a lancé samedi 9 novembre un appel au dialogue « avec les partis qui ont obtenu des sièges au Parlement lors des dernières élections générales, soit quatre partis ».

Dans son adresse à la nation prononcée sur la base aérienne d’El Alto, au cours duquel il a aussi appelé les policiers mutinés à mettre fin à leur mouvement, M. Morales n’a pas appelé au dialogue les puissants comités de la société civile qui ont lancé le mouvement de protestation contre sa réélection.

Quelques minutes après cette allocution, Carlos Mesa, ancien président bolivien et principal rival de M. Morales lors de la dernière élection présidentielle, a rejeté sa proposition. « Je n’ai rien à négocier avec Evo Morales et avec son gouvernement », a-t-il déclaré. Parmi les autres dirigeants politiques invités au dialogue, Ruben Costas, du parti Bolivia Dijo No, a également refusé d’y participer.

« La situation en Bolivie est très grave. Le dialogue convoqué aujourd’hui est urgent », a écrit sur Twitter le chef de la diplomatie mexicaine, Marcelo Ebrard, confiant que son pays avait « déjà des demandes d’asile en cours », sans plus de précision.

Des manifestants occupent les sièges de deux médias d’Etat

Nouveau signe de la montée des tensions en Bolivie, une foule de manifestants hostiles au président a occupé à La Paz les sièges de deux médias d’Etat, la télévision Bolivia TV et Radio Patria Nueva. Une occupation qui a contraint leurs employés à quitter les lieux.

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« Nous avons été chassés par la force après avoir reçu des menaces de personnes qui s’étaient rassemblées » devant l’immeuble dans lequel se trouvent ces deux médias, a déclaré par téléphone à l’Agence France-presse (AFP) Ivan Maldonado, le directeur de Radio Patria Nueva. Plusieurs dizaines d’employés ont été vus en train de quitter le bâtiment sous les insultes de quelque 300 personnes rassemblées sur place. A la suite de leur occupation, Bolivia TV et Radio Patria Nueva ne diffusaient plus que de la musique. Le président Morales a condamné sur Twitter l’occupation de ces médias : les manifestants « disent défendre la démocratie, mais ils agissent comme en dictature ».

Peu après, une radio du syndicat paysan CSUTCB à La Paz a également été envahie par des manifestants, selon un autre tweet du président. « En ma condition d’adhérent à la CSUCTB, organisation essentielle du mouvement indigène et paysan, je dénonce l’attaque lâche et sauvage contre la radio de cette confédération », a écrit M. Morales. « Dans le style des dictatures militaires, les putschistes attaquent des sièges syndicaux. »

Le président bolivien a également dénoncé l’incendie criminel de la maison de sa sœur à Oruro (sud) par un « groupe irrégulier » de manifestants cherchant à le renverser. « Nous dénonçons et nous condamnons devant la communauté internationale (…) le fait que le plan d’un putsch fasciste exécute des actions violentes avec des groupes irréguliers qui ont mis le feu à la maison des gouverneurs de Chuquisaca et d’Oruro, ainsi que de ma sœur dans cette ville », a écrit sur Twitter Evo Morales. Un peu plus tôt, la télévision d’Etat a rapporté que la maison du gouverneur du département d’Oruro, dont la capitale est Oruro, avait été incendiée.

Une intervention militaire contre les mutins exclue

Vendredi, dix-sept jours après le début des manifestations contre la réélection de M. Morales, trois unités de la police se sont mutinées dans la ville de Cochabamba (centre), puis à Sucre (sud, capitale constitutionnelle de la Bolivie) et à Santa Cruz, une région riche de l’est du pays et un bastion de l’opposition.

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Les mutineries se sont étendues dans la nuit de vendredi à samedi aux autres régions, à l’exception de celles de La Paz et de Pando, dans le nord, selon les médias locaux. Mais des scènes isolées de fraternisation entre policiers et manifestants de l’opposition ont été observées dans la capitale.

Le ministre de la défense Javier Zavaleta a exclu une intervention militaire contre les mutins. Un discours repris par le commandant en chef des forces armée boliviennes, le général Williams Kaliman, qui a confirmé samedi que les militaires « n’affronteront jamais le peuple. »

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