« Pour survivre l’Union européenne doit retrouver l’esprit de solidarité qui a prévalu à la Libération »

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Tribune. L’Union européenne est en danger de mort. Ne sous estimons pas le signal d’alarme lancé, le 28 mars, par Jacques Delors qui brise ainsi un silence médiatique de plusieurs années. Jamais la défiance, déjà ancienne, entre membres de l’UE n’avait atteint un tel niveau. Jamais le climat n’avait été aussi délétère entre les dirigeants des Etats du Nord et du Sud de l’Union.

Il est vital qu’elle prenne des décisions à la hauteur de la crise, faute de quoi populistes et nationalistes domineront à nouveau la scène politique européenne ; faute de quoi l’UE disparaîtra des radars mondiaux, écrasée entre la Chine et les Etats-Unis, ballottée dans un monde sans gouvernail et de plus en plus fracturé.

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La pandémie a pris au dépourvu le monde entier, malgré les alertes et la répétition des zoonoses (maladies ou infections qui se transmettent des animaux vertébrés à l’homme, et vice versa : N.D.L.R.) dues à la destruction des écosystèmes. Il n‘est donc pas étonnant, qu’au début, la Commission européenne ait été trop timide et lente et que chaque Etat ait privilégié la protection de ses nationaux.

La force de l’Etat-nation

D’autant que seuls les Etats-nation sont légitimes pour prendre des décisions restreignant les libertés individuelles. La peur crée aussi un réflexe de refuge vers les cellules les plus proches – familles, quartiers ou villages – et vers les territoires ou le sentiment d’appartenance est fort, régions et nation. Dans l’urgence, seuls les Etats pouvaient déployer les budgets indispensables aux hôpitaux, aux soignants, aux chômeurs, et aux entreprises. Les contrôles sanitaires aux frontières ont, logiquement, été renforcés.

Mais certains Etats membres de l’UE, dans une démarche plus idéologique que sanitaire, ont fermé les passages. Il est tout à l’honneur de la France de ne pas l’avoir fait avec l‘Italie, au contraire de l’Autriche. Les confiscations de masques et matériels médicaux et le manque total de soutien à l’Italie et à l’Espagne ont aggravé la crise de confiance entre Européens.

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Cette situation est, sans surprise, exploitée par les populistes dont le fonds de commerce est de jouer sur les peurs. Ils jubilent et retrouvent une audience qui avait décliné depuis 2017. L’euroscepticisme prospère, encouragé, hélas, par l’affligeant spectacle du Conseil européen des chefs d’Etats et de gouvernement. La coupure, ancienne, entre les Etats du Nord et du Sud de l’UE s’élargit dangereusement.

Le rôle de l’Union européenne

Les dirigeants hongrois et polonais piétinent davantage encore nos valeurs et droits fondamentaux sans s’attirer de réaction encore moins de sanctions. Quatre réunions du Conseil européen n’ont pas abouti à un accord sur l’indispensable plan de relance et de solidarité alors qu’est déjà en route la pire récession depuis les années 1940, que le chômage flambe, que les inégalités se creusent et de façon beaucoup plus visible.

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