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Alors que la dernière décennie a connu une augmentation sans précédent des émissions de gaz à effet de serre d’origine humaine, la question de savoir s’il est possible de contenir le réchauffement climatique en-dessous d’un seuil qui éviterait l’émergence de catastropes climatiques de très grande ampleur est devenue d’une acuité lancinante.
Selon le dernier rapport du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), dont la publication a été reporté du fait du conflit en Ukraine, il est désormais quasiment impossible d’empêcher le réchauffement global de dépasser 1,5 degré, avec certaines conséquences climatiques, mais il reste encore possible de le stabiliser sur cette valeur d’ici la fin du siècle si des actions puissantes de réduction des émissions de gaz à effet de serre sont prises dès à présent.
Maintenant ou jamais
“C’est maintenant ou jamais si nous voulons limiter le réchauffement climatique à 1,5 degrés“, prévient Jim Skea, co-président du groupe de travail de l’IPCC. 1,5 degré, c’est l’objectif fixé par les accords de Paris de 2015 mais qui a bien du mal à être entendu.
Et ce d’autant plus qu’il faudra impérativement réduire les émissions de gaz de 40 à 70% d’ici 2050 pour y parvenir. L’IPCC se veut résolument optimiste pour y parvenir et cite plusieurs exemples encourageants mais qui demanderont une transformation de notre expérience du quotidien, en plus des innovations techniques développées par l’industrie.
Et ce qui devient compliqué, c’est qu’il n’y a plus guère de temps additionnel pour mettre en place des mesures fortes. Les scénarios les plus optimistes envisagés n’échappent plus à un dépassement de cette valeur moyenne de 1,5 degré pendant au moins une certaine période ces prochaines années avant d’y revenir et de stabiliser sous ce seuil.
Les moyens sont là
En l’état actuel, ni l’objectif de limitation à 1,5 degré ni même celui à 2 degrés ne sont tenables. Mais, avec optimisme, les auteurs du rapport considèrent que les technologies existent pour réduire fortement les émissions de gaz à effet de serre tandis que les coûts des énergies alternatives et des batteries ne cessent de baisser. Ils veulent encore voir une porte de sortie face à une crise qui aura sinon d’immenses répercussions.
Encore faudrait-t-il agir sans délai alors que les tensions internationales sont fortes et pas forcément propices à de grandes collaborations malgré la gravité du sujet et en tenant compte des volontés de croissance des pays émergents. Il reste également à voir si la machine climatique n’est pas déjà emballée de façon irrémédiable.
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