« Pour qu’au courage des réfugiés nous répondions avec la force de notre honneur »

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A l’occasion de la Journée mondiale des réfugiés, l’ex-ministre de l’éducation nationale appelle, dans une tribune au « Monde », à s’appuyer sur la recherche et les ONG pour « briser » la mécanique de la désinformation et rétablir les conditions « d’un débat démocratique, éclairé, raisonné, informé ».

Publié aujourd’hui à 15h07, mis à jour à 15h10 Temps de Lecture 5 min.

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Evacuation d’un camp de migrants Porte de la Chapelle, à Paris, le 29 janvier.
Evacuation d’un camp de migrants Porte de la Chapelle, à Paris, le 29 janvier. BENOIT TESSIER / REUTERS

Aujourd’hui, partout dans le monde, les militants des droits humains se mobilisent pour informer, alerter, appeler les opinions publiques et les gouvernements à la responsabilité afin de faire respecter les droits fondamentaux des personnes déracinées, et d’améliorer leurs conditions de vie. On parle des demandeurs d’asile, des apatrides, des rapatriés, des personnes déplacées au sein même de leurs pays, des réfugiés. En 2017, ils étaient 70,8 millions à travers le monde, selon les Nations unies. Sans doute, ils sont plus nombreux aujourd’hui, et le seront plus encore demain.

Le courage de ces enfants, femmes et hommes pour affronter ces vies de déracinement, de fuite, d’exil et persévérer à se construire dignement un avenir, en dépit des dangers et des persécutions, puis de la défiance ou l’indifférence qu’ils rencontrent partout sur leur route, est proprement inimaginable.

Lire aussi Le nombre de personnes déplacées dans le monde atteint le record de 68,5 millions en 2017

Il faut pourtant faire cet effort d’humanité, d’empathie, d’intelligence et de savoir pour mettre fin au cercle vicieux qui nous mène à la catastrophe globale : toujours plus de peur, de crainte, et d’hostilité, mais aussi de contestation des faits et des chiffres, et donc d’ignorance chez celles et ceux qui ont la chance de pouvoir vivre et rester chez eux, et donc, d’accueillir. Si nous voulons que notre honneur soit à la hauteur de leur courage, alors il nous faut briser cette mécanique infernale qui prospère à l’ère de la « post-vérité », et rétablir les conditions d’un vrai débat démocratique, raisonné, informé, éclairé, juste et humain.

Dialogues de sourds et manipulations

L’immigration – qu’elle soit la conséquence de la guerre, de la misère ou du changement climatique – s’est imposée, au cours des dernières années, comme un des défis politiques majeurs posés à nos sociétés. Elle est au cœur de ce qui préoccupe les opinions à travers les débats sur l’accueil des réfugiés, le degré d’ouverture de nos sociétés ou les modalités d’intégration des nouveaux arrivants.

On peut regretter cette place prépondérante dans le débat. Il reste que, pour espérer la ramener à sa juste mesure, il faut d’abord l’accepter, et la comprendre.

Mais peut-on seulement parler de débat ? Aux Etats-Unis, en Angleterre, ici en France, ou encore en Italie, partout où je me suis déplacée ces derniers mois, en guise de débat, je n’ai souvent assisté qu’à des dialogues de sourds, quand ce ne sont pas des manipulations rendues possibles par les réseaux sociaux et des algorithmes qui trient les informations qui nous parviennent, et modèlent nos émotions, influencent nos avis et nos consciences.

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