pour les lycéens, la visite d’Auschwitz, délicat rite de passage à l’âge adulte

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Lors d’une visite à Auschwitz (Pologne), en mai 2016.
Lors d’une visite à Auschwitz (Pologne), en mai 2016. WOJTEK RADWANSKI / AFP

Faut-il se rendre à Auschwitz ? Cette question s’impose à toutes les classes de première et de terminale d’Israël. Alors que le mémorial de Yad Vashem accueille, jeudi 23 janvier à Jérusalem, les commémorations des 75 ans de la libération du camp d’extermination nazi, environ un tiers de ces élèves des écoles publiques, 35 000 jeunes gens, préparent leur voyage en Pologne. Subventionné par l’Etat et bien souvent encadré par Yad Vashem, ce périple tient du rite de passage à l’âge adulte, au même titre que le service militaire.

Chaque année, depuis les premières « délégations », en 1988, les élèves y sont un peu plus nombreux. Rares sont les lycées qui s’en exemptent. En 2016, une institution respectée, le Gymnasia Herzliya de Tel-Aviv, avait choisi d’y mettre un terme. Son proviseur déplorait alors une montée dangereuse du sentiment nationaliste en Israël, et souhaitait ne pas y contribuer. Il n’a pas été suivi, selon le ministère.

Reste que les classes qui l’abordent ne cessent d’interroger ce parcours, qui fonde la mémoire nationale. Ainsi Galia Bar-Tal, 18 ans, élève au lycée Rotberg de Tel-Aviv, est revenue de Pologne en septembre. Elle avait voulu s’y rendre « à cause de l’histoire de [sa] famille, d’origine polonaise. C’était important pour moi ».

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Durant une semaine, elle a vu défiler les paysages derrière les vitres d’un bus, en vase clos avec ses camarades de lycée, pour en descendre au camp d’Auschwitz, étape obligatoire, avec ceux de Treblinka, de Majdanek et de Plaszow. « Pour l’essentiel, tout tournait autour de la mort », dit-elle. Mis à part une demi-journée dans le quartier juif de Cracovie et trois heures d’échanges avec des lycéens polonais, suivies d’un temps libre en ville.

« Ça veut dire quoi, “plus jamais ça” ? »

Chaque soir, Galia s’est assise en cercle avec ses camarades et leurs professeurs pour partager les émotions et tirer les conclusions du jour. On leur a laissé le temps de griffonner, seuls, leurs impressions dans leur carnet. Elle a été attentive à un camarade qui se disait « en colère », après la visite du camp de Majdanek, et « davantage motivé pour rejoindre l’armée » à la fin de l’année scolaire. Elle a eu du mal à comprendre pourquoi certains avaient emporté avec eux un drapeau israélien. Elle s’est aussi interrogée sur ce que signifiait ce mot de « victoire », qui revenait souvent dans les groupes de parole, associé à la présence « ici, à Auschwitz, de la jeunesse de notre pays, Israël. Cela doit vouloir dire que nous sommes encore là, que nous avons gagné et que nous avons de l’espoir ».

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