Pour les 75 ans de la libération d’Auschwitz, Nétanyahou et Poutine mettent en scène leur proximité

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Au mémorial de Yad Vashem, le 20 janvier 2020.
Au mémorial de Yad Vashem, le 20 janvier 2020. Emmanuel Dunand / AFP

Sans que nul ne l’ait tout à fait prévu à Jérusalem, le président russe Vladimir Poutine s’est taillé une place d’honneur au mémorial de Yad Vashem, où une quarantaine de chefs d’Etat et de gouvernement participent au Forum mondial de l’holocauste, jeudi 23 janvier. La présidence israélienne avait inscrit ces commémorations dans la lutte contre une résurgence mondiale des actes antisémites, alors que la mémoire de la Shoah se perpétuera bientôt sans ses survivants.

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Pour maintenir cet agenda, elle se voit contrainte d’ignorer que M. Poutine a choisi Israël comme une tribune et un allié objectif dans le bras de fer qu’il a engagé avec la Pologne et d’autres pays d’Europe centrale (Ukraine, Lituanie), tous menant à divers degrés des réécritures nationalistes et mutuellement exclusives de la seconde guerre mondiale.

Vives critiques d’historiens

Israël s’en défend, mais il n’a pas trouvé de meilleure sortie à cette crise que de laisser le président polonais, Andrzej Duda, renoncer à se rendre à Jérusalem, faute de lui avoir ouvert la tribune des orateurs. Le mémorial de Yad Vashem avait privilégié une liste déjà longue, qui recoupe en partie l’ordre international de l’après-guerre : les alliés russe, américain, britannique et français, plus l’Allemagne.

Ce désistement a lieu alors que les relations entre Israël et la Pologne demeurent marquées par une autre querelle de mémoire. Celle, lancinante, provoquée par une loi votée par la majorité ultranationaliste à Varsovie en janvier 2018, qui pénalisait la mise en cause de la nation ou de l’Etat polonais pour des « crimes contre l’humanité » commis durant la seconde guerre mondiale. Ce texte avait été amendé cinq mois plus tard après un compromis avec le gouvernement israélien de Benyamin Nétanyahou.

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Ce dernier s’était attiré en retour de vives critiques d’historiens, qui l’accusaient de s’incliner devant un effacement de la collaboration de Polonais avec l’occupant nazi. M. Nétanyahou avait alors choisi de privilégier le présent. C’est-à-dire le rapprochement en cours avec les gouvernements nationalistes du groupe de Visegrad (Pologne, Hongrie, République tchèque et Slovaquie). Il considère ces pays comme un frein aux initiatives de l’Union européenne jugées hostiles à Israël, tel l’étiquetage obligatoire de produits alimentaires fabriqués dans les colonies en Cisjordanie occupée, sur lequel la Cour de justice européenne a légiféré en novembre 2019.

Maintenir un dialogue

Soucieuses de ne pas raviver ces divergences, les autorités israéliennes rappellent que le président, Reuven Rivlin, se rendra à Auschwitz, le 27 janvier, pour les commémorations polonaises du 75e anniversaire de la libération du camp nazi. Quant au premier ministre, Benyamin Nétanyahou, il met en scène sa proximité avec M. Poutine. Sur le fond, il s’agit de maintenir un dialogue avec Moscou sur l’Iran et la Syrie, où l’armée russe a la maîtrise des airs et laisse l’aviation israélienne bombarder régulièrement des cibles pro-iraniennes.

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