Pour le suivi des cas contacts, le Royaume-Uni fait volte-face et choisi finalement la solution d’Apple et Google

0
104

[ad_1]

L’application britannique de suivi de contacts lors de son test sur l’île de Wight, le 8 mai.

Le Royaume-Uni a fait volte-face jeudi 18 juin sur son application de suivi des contacts des malades du Covid-19 en abandonnant la technologie développée par ses services sanitaires au profit de celle d’Apple et Google.

A la place de son application centralisée en test depuis plus d’un mois, le gouvernement britannique va opter pour la technologie décentralisée développée par les deux sociétés américaines et mise à la disposition des autorités du monde entier, que de nombreux autres pays européens ont déjà choisi.

Lire aussi : La France isolée dans son bras de fer avec Apple et Google sur l’application StopCovid

« Nous développerons désormais une solution rassemblant notre application et la solution Google-Apple », a fait savoir le ministère de la santé dans un communiqué. Il a précisé qu’à la suite d’essais sur le terrain « des problèmes » avaient été identifiés au sein des deux technologies, dont les points forts seront combinés.

Les autorités britanniques ont mis en cause les restrictions sur le Bluetooth sur les iPhone. « En l’état, notre application ne marche pas parce qu’Apple ne veut pas modifier son système, a reconnu le ministre de la santé, Matthew Hancock, lors d’une conférence de presse. Ce qui compte, c’est ce qui marche. »

Une application pas disponible avant l’automne

Le gouvernement avait pourtant grandement vanté les promesses de sa future application, dont le déploiement au niveau national avait été annoncé au départ pour le mois de mai après une phase pilote sur l’île anglaise de Wight.

Dans le monde entier, la mise en place d’applications de suivi a été considérée comme une étape essentielle dans le déconfinement mais s’est révélée très complexe, en raison des défis technologiques ainsi que des questions de respect de la vie privée. Alimentant ces craintes, le Royaume-Uni avait au départ adopté, comme la France, une approche « centralisée » : le smartphone vérifie sur un serveur central que notre pseudonyme n’est pas dans la liste des pseudonymes croisés par une personne contaminée.

D’autres pays, comme l’Allemagne, ont choisi une option « décentralisée » favorisée par Google et Apple. Dans cette architecture, nos smartphones importent régulièrement la liste de tous les pseudonymes ayant croisé des personnes contaminées, et vérifient eux-mêmes si notre pseudonyme figure sur ces listes ou pas.

Lire la chronique : StopCovid : « Il est dommage qu’à l’heure où le gouvernement exhorte à plus d’Europe, la France n’ait pas pu réussir à s’entendre avec ses voisins »

La solution britannique, censée prévenir une nouvelle vague de contaminations, devait compléter un système d’identification des contacts récents des malades par des équipes du service de santé. Les autorités mettent désormais l’accent sur ce dispositif lancé fin mai en Angleterre, après avoir progressivement minimisé l’importance d’une application.

L’espoir de disposer d’une application opérationnelle est désormais repoussé à l’automne ou l’hiver prochain dans le pays, le plus endeuillé en Europe avec plus de 42 000 morts pour désormais plus de 300 000 cas confirmés officiellement.

Une mise en place difficile dans de nombreux pays

« On nous avait promis un système de classe mondiale (…). On nous avait dit qu’il serait prêt d’ici au mois de juin. Bien sûr, ça ne l’est pas », a commenté sur la BBC Jonathan Ashworth, le responsable de la santé au sein du Parti travailliste, estimant qu’il s’agissait là d’un nouveau raté dans la mauvaise gestion de la crise sanitaire par le gouvernement du conservateur Boris Johnson.

Lire aussi : En France, l’application StopCovid collecte plus de données qu’annoncé

Le Royaume-Uni n’est pas le seul pays à se heurter à des défis dans le développement d’une application de suivi. En France, StopCovid a été accouché dans la douleur et peine à convaincre les utilisateurs.

Les pays de l’Union européenne se sont mis d’accord sur une solution technique permettant la compatibilité de la vaste majorité des applications européennes de suivi des contacts contre le Covid-19, qui ne s’applique toutefois pas à celles de la France et de la Hongrie.

Lundi, la Norvège avait suspendu sa propre solution, Smittestop, qui avait été critiquée pour être trop intrusive. Amnesty International avait estimé que cette application et celles développées par Bahreïn et le Koweït étaient « parmi les plus dangereuses pour la vie privée ».

Article réservé à nos abonnés Lire aussi L’application de lutte contre le Covid-19 en Norvège, jugée trop intrusive, est suspendue

Une analyse technique détaillée de onze applications a démontré, selon l’ONG, que celles mises en place par ces trois pays permettent de « suivre en direct ou en quasi direct les déplacements des utilisateurs », les coordonnées GPS étant fréquemment téléchargées par une base de données gouvernementale en temps réel, « ce qui n’est probablement ni nécessaire ni proportionné ».

Le Monde avec AFP

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: