Pour le premier ministre croate, l’exode des Européens de l’Est est une « question existentielle »

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Le premier ministre croate, Andrej Plenkovic, à son arrivée au sommet européen du 12 décembre à Bruxelles.
Le premier ministre croate, Andrej Plenkovic, à son arrivée au sommet européen du 12 décembre à Bruxelles. KENZO TRIBOUILLARD / AFP

Andrej Plenkovic est le premier ministre de la Croatie depuis octobre 2016. Dernier entré dans l’Union européenne (UE), en 2013, son pays a pris, au 1er janvier, la présidence tournante de l’UE pour six mois. La formation de cet ancien eurodéputé, le HDZ (Union démocratique croate), est membre du Parti populaire européen (droite).

Le Royaume-Uni sortira de l’UE le 31 janvier. Cela vous soulage-t-il ou vous attriste-t-il ?

Nous avons passé énormément de temps sur le Brexit, trois ans et trois mois… L’Europe va perdre une grande puissance économique, un membre permanent au Conseil de sécurité, une puissance nucléaire, un champion du libre-échange, et cela change complètement la donne. C’est une perte. Aujourd’hui qu’un compromis a été trouvé, je ne suis pas soulagé mais il est bien de mettre fin à cette saga. Il faut maintenant préparer le cadre de négociations pour les futures relations entre l’UE et le Royaume-Uni. Nous travaillons avec Michel Barnier, pour que son mandat de négociateur soit adopté, si possible, fin février. Nous n’avons que onze mois pour conclure cet accord.

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L’UE peut-elle se relever du départ des Britanniques ?

On doit se relever. L’Union a l’ambition d’organiser une conférence sur l’avenir de l’Europe, un grand débat un peu sur le modèle français tel qu’Emmanuel Macron l’a fait sur l’Europe, en évitant le piège d’un débat institutionnel. Puis, après deux ans et demi de discussions avec tous les acteurs, les experts, les Parlements nationaux et régionaux, nous verrons les mesures à prendre, sans exclure, comme certains le suggèrent, la question d’une potentielle modification des traités européens.

L’UE est le club le plus développé du monde et nous sommes pourtant confrontés à une crise interne. Sur le populisme, qu’est-ce qui se passe ? Pourquoi cette fracture entre les peuples et le projet européen ? Pourquoi tant de mécontents ? Nous devons parler ouvertement de tout cela, mais aussi des tendances qui visent à affaiblir les mécanismes de la coopération européenne, de l’impact qu’a engendré la crise migratoire de 2015-2016 car, selon moi, ce phénomène a complètement changé la donne politique dans beaucoup de pays européens. Aucun autre événement depuis trente ans n’a eu un tel impact.

Est-il possible, en Europe, de parvenir à un consensus sur la répartition des réfugiés entre l’Est et l’Ouest ?

Il le faut, car nous n’avons pas tous la même géographie. Si vous êtes Malte, l’Italie, la Grèce, ou l’Espagne, vous n’êtes pas dans la même situation que d’autres. Nous, nous sommes sur la seule vraie route terrestre migratoire, la route des Balkans et de l’est de la Méditerranée : 700 000 personnes l’ont traversée en 2015. Aujourd’hui, grâce notamment à nos efforts, le nombre de passagers clandestins a été réduit à seulement 2 % de ce nombre. Il faut trouver un juste équilibre qui tienne compte de la situation économique de chacun. La seule manière d’agir consiste à renforcer les frontières extérieures. On doit trouver un arrangement avec la Turquie. Nous n’avons pas d’alternative.

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