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Twitter est resté sourd à la supplique de Timothy Klausutis, mardi 26 mai. Cinq jours plus tôt, ce dernier s’était adressé au patron du réseau social, Jack Dorsey. Dans sa missive, cet ingénieur en informatique avait formulé une requête inhabituelle : la suppression de messages de Donald Trump dans lesquels ce dernier agite une théorie du complot visant la mort de son épouse, il y a près de deux décennies.
« Je vous demande d’intervenir dans ce cas parce que le président des Etats-Unis a pris quelque chose qui ne lui appartient pas, la mémoire de ma femme décédée, et il l’a pervertie par calcul politique, écrit Timothy Klausutis, Ma femme mérite mieux. »
Twitter a réagi en assurant être « profondément désolé de la douleur que ces déclarations et l’attention qu’elles suscitent causent à la famille » tout en refusant d’intervenir. « Un simple utilisateur comme moi serait exclu », avait estimé Timothy Klausutis en se fondant sur les règles du réseau social.
Tout part de la hargne qu’inspire au président l’un des deux animateurs de la matinale de la chaîne MSNBC, Joe Scarborough. Ancien représentant républicain de Floride, ce polémiste au verbe acéré n’épargne guère Donald Trump sur la chaîne d’information continue sans doute la plus à gauche des Etats-Unis. Excédé, le président a ravivé une première fois en 2017 le souvenir de la mort de Lori Klausutis, alors assistante de l’élu, laissant entendre que cette dernière avait peut-être été assassinée.
Thèse conspirationniste
Les dirigeants de MSNBC « vont-ils mettre fin aux faibles audiences de Joe Scarborough sur la base du “mystère non résolu” qui a eu lieu en Floride il y a des années ? Enquêtez ! », avait écrit sur Twitter Donald Trump le 29 novembre 2019, reprenant la thèse de conspirationnistes. Le message avait valu au président des Etats-Unis la pire note du site de vérification Politifact de l’école de journalisme Poynter Institute for Media Studies. Comme l’a rappelé Timothy Klausutis dans sa lettre à Jack Dorsey, les conditions de la mort de sa femme, retrouvée morte à son bureau, ont été établies de longue date.
« Il y a près de dix-neuf ans, ma femme, qui avait une maladie cardiaque non diagnostiquée, a fait une chute et sa tête a frappé son bureau. Elle a été retrouvée morte le lendemain matin », écrit-il, en rappelant les résultats de l’autopsie qui n’ont jamais été contestés. Le jour du drame, la jeune femme avait confié à un témoin qu’elle ne se sentait pas bien.
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