Pour la première fois en trente ans, la veillée en mémoire de Tiananmen est interdite à Hongkong

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Cette photo d’archive, prise le 4 juin 2019, montre des personnes assistant à une veillée aux chandelles au parc Victoria à Hongkong, pour marquer le 30e anniversaire de la répression de Tiananmen, à Pékin en 1989.
Cette photo d’archive, prise le 4 juin 2019, montre des personnes assistant à une veillée aux chandelles au parc Victoria à Hongkong, pour marquer le 30e anniversaire de la répression de Tiananmen, à Pékin en 1989. PHILIP FONG / AFP

Une première en trente ans : la veillée organisée chaque année à Hongkong en souvenir de la répression de Tiananmen n’a pas été autorisée par la police. Celle-ci a invoqué les risques liés à l’épidémie de Covid-19, dans un contexte de tensions dans l’ex-colonie britannique.

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Cette veillée attire habituellement des foules sur l’île, à la mémoire des victimes de la sanglante intervention de l’armée chinoise, le 4 juin 1989, sur cette place au cœur de Pékin. C’est le seul endroit en Chine où l’événement est commémoré, comme une illustration des libertés uniques dont a joui jusqu’alors le territoire en vertu du principe « Un pays, deux systèmes » qui avait présidé à sa rétrocession en 1997.

L’an passé, la veillée du 30e anniversaire s’était déroulée, déjà, dans un contexte politique tendu : l’exécutif pro-Pékin tentait d’imposer un texte controversé lui permettant d’autoriser les extraditions vers la Chine continentale. Une semaine plus tard allait commencer une crise politique majeure, avec sept mois de manifestations et actions quasi quotidiennes dans la région semi-autonome.

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« Menace majeure pour la santé du public »

Mais dans une lettre datée du lundi 1er juin, et que l’Agence France-Presse a pu consulter, la police hongkongaise fait savoir qu’elle ne donne pas son feu vert à la tenue de cet événement jeudi, car il constituerait « une menace majeure pour la vie et la santé du public ».

En dépit de son interconnexion avec la Chine, foyer de la pandémie de Covid-19, Hongkong a su endiguer la propagation du coronavirus, qui n’a contaminé qu’un millier de personnes et en a tué quatre. Bars, restaurants, cinémas et autres lieux publics ont rouvert ces dernières semaines.

Alors qu’aucun cas de contamination locale n’avait été enregistré pendant deux semaines, la ville vient pourtant d’en répertorier cinq en deux jours. Les organisateurs de la veillée n’en accusent pas moins l’exécutif, qui est aligné sur Pékin, de se servir de la menace sanitaire pour empêcher la tenue d’un événement qui irrite le gouvernement central.

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« Je ne vois pas pourquoi le gouvernement juge les rassemblements politiques inacceptables alors qu’il donne son feu vert à la réouverture des écoles et autres lieux comme les karaokés ou les piscines », a déclaré aux journalistes Lee Cheuk-yan, président de l’Alliance de soutien des mouvements patriotiques démocratiques de Chine, qui organise la veillée depuis 1990.

L’Alliance a appelé les habitants de la ville à allumer où qu’ils soient une bougie jeudi soir à 20 heures et à observer une minute de silence : « Si nous ne sommes pas autorisés à allumer une bougie lors d’une manifestation, alors nous allumerons des bougies dans toute la ville. »

Loi sur la sécurité nationale

Le 31e anniversaire de Tiananmen intervient dans un contexte encore tendu à Hongkong. Alors que beaucoup s’attendaient à une reprise de la contestation avec la levée des restrictions liées à la situation sanitaire, Pékin a pris les devants en choisissant d’imposer à sa région autonome une loi controversée sur la sécurité nationale.

Pékin affirme que ce texte, qui ne passera pas devant le Parlement hongkongais, est nécessaire pour lutter contre le « terrorisme » et le « séparatisme ». Le mouvement pro-démocratie y voit une négation de la semi-autonomie locale, et l’atteinte la plus grave à ce jour au principe « Un pays, deux systèmes », censé garantir à la ville des libertés inconnues dans le reste du pays.

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Le Monde avec AFP

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