« Pour continuer à se développer, le Bangladesh doit diversifier son économie et construire des infrastructures »

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La croissance économique et le développement social du pays, grâce notamment à l’industrie textile et à l’aide des ONG, sont exceptionnels. Mais le tournant autoritaire pris par le gouvernement dirigé par Sheikh Hasina risque de peser sur le développement du pays, analyse Julien Bouissou dans sa chronique.

Publié aujourd’hui à 06h00 Temps de Lecture 3 min.

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Chronique. C’est un pays qui surgit dans l’actualité à l’occasion d’une catastrophe industrielle (l’effondrement des usines textiles du Rana Plazza en 2013 où 1 134 ouvriers ont trouvé la mort), d’une catastrophe climatique ou, plus récemment, de l’exode des musulmans Rohingyas persécutés au Myanmar.

Mais le Bangladesh est aussi le théâtre d’une transformation aussi spectaculaire que silencieuse : sa pauvreté a diminué de moitié en l’espace de seulement quinze ans. A tel point que le pays est en passe de devenir un modèle de développement pour l’Asie du sud, et bien au-delà. Il va quitter en 2024 la catégorie des « pays les moins développés » pour celle « des pays en développement ». Lors de l’annonce de cette décision, en 2018, l’ONU l’avait qualifié de « success story ». 

« Le Bangladesh continue d’enregistrer une croissance économique et un développement social impressionnants », vient d’écrire le FMI, d’ordinaire très mesuré, dans un rapport publié mi-septembre. De fait, le produit intérieur brut (PIB) par habitant a triplé depuis 2009. La croissance annuelle a été de 6,5 % en moyenne au cours des dix dernières années et a atteint les 7,9 % lors du dernier exercice budgétaire qui s’est terminé au 30 juin.

Mais le vrai miracle se trouve ailleurs : le Bangladesh est parvenu à transformer cette croissance en développement. L’espérance de vie moyenne a bondi de 58 ans à 72 ans au cours des trois dernières décennies, et le taux de mortalité infantile a chuté de 144 pour 1 000 à 30 pour 1 000 sur la même période. On ne peut pas dire la même chose de l’Inde, où les indicateurs de développement peinent à progresser malgré une croissance élevée. A de nombreux égards, le Bangladesh est aujourd’hui plus développé que l’Inde, en proie à des discriminations fondées sur la caste et la religion.

Industrie textile

D’où vient ce miracle ? De l’industrie textile, d’abord. Celle-ci a décollé grâce à l’abondance d’une main-d’œuvre féminine peu coûteuse, mais au prix de conditions de travail difficiles et d’une absence de liberté syndicale.

Autres ressources importantes : les transferts d’argent envoyés par les migrants, qui s’élèvent à 15 milliards de dollars (13,5 milliards d’euros) par an et rapportent au pays l’équivalent de la moitié de ses exportations de textile.

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Cette transformation n’aurait pas sans doute été possible sans le rôle-clé des organisations non gouvernementales (ONG). L’Etat a fait le pari, très tôt, de les laisser se développer, avec un minimum d’interférence. L’ONG bangladaise BRAC est ainsi devenue la plus grande au monde. Un Etat dans l’Etat. A elle seule, elle forme 1,1 million d’enfants par an dans ses 38 000 écoles et emploie 100 000 auxiliaires de santé.

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