Pot d’adieu et changement de génération au Parlement européen

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Les eurodéputés Pervenche Berès et Alain Lamassoure ont dit au revoir aux journalistes et à leurs collègues début avril. Avec chacun cinq mandats au compteur, ce sont deux piliers de l’Hémicycle qui font leurs bagages.

Par Cécile Ducourtieux Publié aujourd’hui à 04h03

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Devant le Parlement européen à Bruxelles (Belgique), le 1er avril.
Devant le Parlement européen à Bruxelles (Belgique), le 1er avril. LUCAS BARIOULET POUR « LE MONDE »

Lettre de Bruxelles

Impossible de rater un tel pot de départ : le 3 avril, les eurodéputés Pervenche Berès et Alain Lamassoure ont convié leurs collègues et les médias à des adieux en commun. Ces deux élus, l’une à gauche, l’autre à droite de l’échiquier européen, comptent chacun cinq mandats. Ce sont donc deux piliers de l’Hémicycle qui font leurs bagages. Emportant avec eux quelques secrets et surtout une incomparable connaissance des rouages communautaires.

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Un bout d’entresol du Parlement européen de Bruxelles a été réservé pour l’occasion. Quelques guéridons, un maigre buffet : rien de très chaleureux, mais au moins, la lumière entre à flot par les baies vitrées. L’assistance signale discrètement l’importance du moment : on est venu en nombre, pour voir et pour être vus.

L’économiste Jean Pisani-Ferry, Pascal Lamy, l’ex-patron de l’Organisation mondiale du commerce, Benoit Cœuré, membre du directoire de la Banque centrale européenne, Guy Verhofstadt, le chef de file des Libéraux, Joseph Daul, le président du PPE, la puissante agrégation des droites européennes, la médiatique commissaire danoise Margrethe Vestager… Rien de tel que ces moments informels pour « réseauter » dans la bulle bruxelloise.

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« Syndrome de Bruxelles »

Alain Lamassoure se lance en premier. A 75 ans, ce juppéiste, ex-ministre du budget et des affaires européennes, a longtemps été chef de file de la délégation de la droite française au Parlement européen. Curieux, toujours affable, souvent drôle, il est un spécialiste des finances publiques et de la fiscalité. Il a raté de peu le perchoir européen, en 2017, aux profits de l’italien Antonio Tajani, et en a conservé une certaine amertume.

Mêlant l’anglais au français, le Basque revient, en quelques phrases, sur sa « famille » d’élection, le PPE, si solide que « ceux qui espèrent le voir éclater, se trompent ». Il prononce quelques mots sur ce Parlement européen, ne disposant certes « que d’une petite moitié du pouvoir budgétaire », mais qui n’a rien à envier, par le travail qu’il accomplit, « au Congrès américain ». Il s’amuse « de la cacophonie diplomatique » qui y règne constamment entre élus, « parce que nous ne pouvons pas aller jusqu’à nous injurier : pour des raisons évidentes, les fantômes des conflits sont trop présents ».

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Mais c’est surtout avec l’évocation, en filigranes, d’une ambition avortée, que M. Lamassoure trouve le ton le plus juste. « Pervenche et moi », souligne t-il en se penchant vers sa collègue, impassible, « nous rêvions d’être commissaires européens, mais il ne vient pas spontanément à l’idée d’un président de la République de promouvoir un eurodéputé à la Commission. Evidemment, nous nous sommes nui mutuellement : comment Emmanuel Macron aurait-il pu choisir entre nous deux ? Impossible ! »

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