Portraits du Caire en temps de coronavirus

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Publié aujourd’hui à 17h10

Le Khamsin s’est engouffré dans les rues du Caire aux premiers jours d’avril, saturant l’air de sable ocre. Ce vent brûlant annonciateur du printemps a pour habitude de vider les rues. Cette année, il s’est engouffré dans des quartiers déjà en partie désertés. Il avait été devancé par la menace sournoise et invisible du nouveau coronavirus.

Le bilan officiel grimpe, lentement mais inexorablement, avec, au 11 avril en Egypte selon les chiffres de l’université Johns Hopkins, dont le suivi fait référence, 135 morts et 1 794 cas de contamination pour 100 millions d’habitants.

La capitale est quasiment à l’arrêt depuis la mi-mars : les cafés, restaurants et boutiques baissent leurs stores à l’approche du couvre-feu nocturne. Les habitants qui s’aventurent hors de chez eux ont le visage couvert d’un masque. Les écoles, les mosquées et les églises ont fermé, de même que les lieux de divertissement et les sites touristiques. De mémoire de Cairotes, jamais la grouillante métropole de plus de 20 millions d’habitants, vibrante de jour comme de nuit, n’avait été aussi léthargique.

Le 5 avril.
Le 5 avril. Roger Anis
Marché dans le quartier de Mounira, le 6 avril.
Marché dans le quartier de Mounira, le 6 avril. ROGER ANIS
« Randa est une de mes amies, c’est presque une mère pour moi », explique le photographe Roger Anis. « Elle a cessé de sortir de chez elle dès le début de l’épidémie en Egypte. »
« Randa est une de mes amies, c’est presque une mère pour moi », explique le photographe Roger Anis. « Elle a cessé de sortir de chez elle dès le début de l’épidémie en Egypte. » ROGER ANIS
Sur un pont du Nil, le 27 mars.
Sur un pont du Nil, le 27 mars. ROGER ANIS
Dans le centre du Caire, fin mars. Tous les commerces ont la consigne de fermer à 17 heures.
Dans le centre du Caire, fin mars. Tous les commerces ont la consigne de fermer à 17 heures. Roger Anis

Rumeurs et panique

Dans le vieux Caire, le 17 mars.
Dans le vieux Caire, le 17 mars. ROGER ANIS

Le manque de transparence du régime répressif du président Abdel Fattah Al-Sissi et le contrôle étroit qu’il exerce sur l’information renforce le scepticisme quant à l’ampleur réelle de l’épidémie. Le flot de rumeurs amplifie le sentiment de panique.

Sur les réseaux sociaux, les médecins expriment leurs inquiétudes de voir le système de santé du pays, miné par une crise économique structurelle, débordé en cas de flambée de l’épidémie. Début avril, plus de vingt médecins du centre de cancérologie du Caire ont été mis en quarantaine après avoir été testés positif.

Devant l’Institut national de cancérologie, le 5 avril.
Devant l’Institut national de cancérologie, le 5 avril. Roger Anis
Devant l’Institut national de cancérologie, le 5 avril, où plusieurs cas de Covid-19 ont été détectés quelques jours auparavant. Les malades ont ensuite été transférés dans un autre hôpital.
Devant l’Institut national de cancérologie, le 5 avril, où plusieurs cas de Covid-19 ont été détectés quelques jours auparavant. Les malades ont ensuite été transférés dans un autre hôpital. Roger Anis
Pendant une conférence de presse consacrée à la crise du Covid-19, au ministère de la santé égyptien, le 25 mars.
Pendant une conférence de presse consacrée à la crise du Covid-19, au ministère de la santé égyptien, le 25 mars.

Un Egyptien sur trois sous le seuil de pauvreté

Dans le métro cairote, le 30 mars.
Dans le métro cairote, le 30 mars. ROGER ANIS

L’ampleur de l’épidémie reste difficile à évaluer, en raison aussi des capacités de dépistage limitées. Des laboratoires ouvrent au compte-gouttes. Au Caire, le seul qui existait, début mars, avait été pris d’assaut par des milliers d’Egyptiens travaillant dans le Golfe, qui voulaient obtenir le certificat de test négatif exigé par leurs employeurs à Riyad ou à Dubaï. La perte de ces emplois, source de devises étrangères, ainsi que la mise à l’arrêt d’une grande partie des secteurs formel et informel du pays, risque d’appauvrir davantage encore les Egyptiens.

Devant les laboratoires de santé publique, le 8 mars. L’institut peut délivrer un certificat de test négatif pour les nombreux Egyptiens qui travaillent dans les pays du Golfe, qui l’exigent.
Devant les laboratoires de santé publique, le 8 mars. L’institut peut délivrer un certificat de test négatif pour les nombreux Egyptiens qui travaillent dans les pays du Golfe, qui l’exigent. ROGER ANIS
Les mains d’un chauffeur d’un microbus (un moyen de transport très utilisé au Caire, entre le taxi et le transport en commun), le 16 mars.
Les mains d’un chauffeur d’un microbus (un moyen de transport très utilisé au Caire, entre le taxi et le transport en commun), le 16 mars. ROGER ANIS
Dans le métro cairote, le 30 mars.
Dans le métro cairote, le 30 mars. ROGER ANIS
Un paquet de mouchoirs en papier vide, mis à la disposition des clients d’une banque.
Un paquet de mouchoirs en papier vide, mis à la disposition des clients d’une banque. ROGER ANIS
A la gare Ramsès, la principale gare de la ville, le 30 mars.
A la gare Ramsès, la principale gare de la ville, le 30 mars. ROGER ANIS
ROGER ANIS

Le tourisme impacté

Désinfection du site du Sphinx et des pyramides de Gizeh, le 25 mars.
Désinfection du site du Sphinx et des pyramides de Gizeh, le 25 mars. ROGER ANIS

Selon le gouvernement égyptien, le Covid-19 est apparu sur les rives du Nil, fin février, au sud du pays, parmi des croisiéristes. L’ampleur de la menace a d’abord été minimisée, avec un virus désigné comme un phénomène importé et circonscrit aux seuls touristes étrangers. Les autorités ont dû se résoudre à mettre à l’arrêt l’industrie du tourisme, l’une des premières sources de revenus du pays, à fermer les aéroports et à imposer un confinement partiel. La maladie avait déjà métastasé dans d’autres provinces et dans la capitale. Fin mars, elle a fauché deux généraux, laissant craindre une large contamination dans les rangs de l’armée, au pouvoir dans le pays.

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