« Porter attention à la population locale est le facteur le plus important dans toute opération d’intervention moderne »

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Le général de brigade britannique à la retraite Nigel Aylwin-Foster s’est retrouvé dans une situation similaire à celle du colonel François-Régis Legrier. En 2005, il avait publié un article critique de la stratégie occidentale en Irak, dans la « Military Review », une publication de l’armée américaine. Sa hiérarchie avait réagi avec curiosité et intérêt.

Publié aujourd’hui à 08h33, mis à jour à 08h33 Temps de Lecture 7 min.

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«  Au lieu de le censurer publiquement, on devrait reconnaître au colonel Legrier le mérite d’avoir eu le courage de dire tout haut ce que beaucoup de ses pairs penseront de toute façon » (Photo : un civil  syrien à Hajin, le 27 janvier).
«  Au lieu de le censurer publiquement, on devrait reconnaître au colonel Legrier le mérite d’avoir eu le courage de dire tout haut ce que beaucoup de ses pairs penseront de toute façon » (Photo : un civil  syrien à Hajin, le 27 janvier). DELIL SOULEIMAN / AFP

Tribune. Permettez-moi tout d’abord de me présenter. J’ai quitté l’armée britannique il y a une dizaine d’années et me considère désormais comme une « zone démilitarisée ». Je ne suis pas plus l’actualité syrienne que le lecteur moyen. Il existe cependant des similitudes entre mon expérience et ce qui arrive aujourd’hui au colonel François-Régis Legrier.

J’ai servi en Irak de 2003 à 2004 en qualité de commandant adjoint de l’organisme mis en place par la coalition pour recruter, équiper, cantonner et entraîner les forces de sécurité irakiennes. J’ai par la suite rédigé une critique de l’approche et des performances de l’US Army. Le texte fut publié dans la Military Review de l’armée américaine en 2005 (« Changing the Army for Counterinsurgency Operations »). Le Washington Post y consacra un article regrettablement intitulé « Un Britannique attaque l’armée américaine en Irak ».

Quelques remous

Comme il fallait s’y attendre, mon texte suscita quelques remous. Ceux qui l’ont lu le considérèrent comme constructif et équilibré. Le chef d’état-major de l’US Army, le général Schoomaker, m’invita dans son bureau pour en discuter, et en décréta la lecture obligatoire pour ses officiers généraux. Le problème que j’essayais de mettre en lumière était la dépendance excessive à l’égard de la technologie et de la puissance de feu, et le manque d’attention accordé à la nécessité de s’allier le cœur et l’esprit du peuple irakien.

Que j’aie eu raison ou tort n’est pas le problème. Parvenir à instaurer cet équilibre reste une préoccupation permanente dans les opérations militaires modernes du type que le général sir Rupert Smith a définies comme « la guerre au milieu de la population ». La stratégie de la coalition dirigée par les Etats-Unis pour défaire l’organisation Etat islamique (EI) en Syrie et dans le nord de l’Irak ressemble à une évolution de la doctrine Rumsfeld, très en vogue parmi les penseurs militaires au tournant du siècle.

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Le cœur de cette doctrine est qu’une force technologiquement supérieure, bénéficiant d’un meilleur entraînement et d’une éthique professionnelle profondément enracinée, est en mesure de l’emporter sur son adversaire en adoptant une stratégie associant le déploiement au sol d’un nombre relativement limité de forces conventionnelles bien équipées et très mobiles, un emploi maximum des forces spéciales et un feu indirect soigneusement ciblé, faisant appel notamment aux munitions intelligentes ; un appui aérien rapproché joue un rôle essentiel dans cette combinaison, tout comme la rapidité des communications entre les unités engagées. Bref, c’est le choix du stylet plutôt que du gourdin.

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