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Le bazar central de Port-Louis sera amené à faire peau neuve. D’ici la fin de l’année, la rénovation devrait être entamée. Cela sera-t-il suffisant pour ramener les clients ? Force est de constater qu’au fil des années, l’affluence a diminué. En cause, plusieurs facteurs dont l’odeur nauséabonde, l’insalubrité et le manque de parkings.
Midi, à l’heure du déjeuner, les rues de la capitale sont bondées. Beaucoup se ruent vers les marchands de légumes du marché central. Une petite poignée traverse la rue Farquhar et prend la direction du marché de viande. L’odeur qui émane de ce coin ne donne pas forcément envie de s’y rendre. Même les touristes curieux qui s’y aventurent se bouchent le nez…
Ce scénario, Assad Deebely le vit au quotidien. Il est vendeur de viande de boeuf depuis plus d’une trentaine d’années. «Ce bâtiment est l’un des plus vieux. Et pourtant la mairie ne fait rien pour l’entretenir convenablement. Je ne comprends pas pourquoi elle ne peut pas y apporter un peu de propreté.» Il montre du doigt non seulement l’aération mais aussi le service sanitaire qui, selon lui, joue aux abonnés absents. «On parle de rénovation depuis des lustres. Le patrimoine est délaissé.»
Au dire d’Assad Deebely, la vente des produits frigorifiés au marché est aussi une autre source de problèmes. «Nous avons une table où on vend les produits frais et une autre qui peut proposer ceux qui sont congelés. Mais à la fin de la journée, qui peut dire où se trouvent la viande frigorifiée et celle qui est fraîche ? Il n’y a pas de frigo à proprement parler.»
Le problème de parking est celui qui gêne le plus Bahim Bahadoor. «Nous ne savons pas où garer nos voitures. Souvent, nous sommes les cibles privilégiées des policiers qui placent des sabots à nos roues. Je pense que c’est aussi un facteur qui fait que le grand public boude le bazar.» Ce marchand qui vend du poulet frais depuis plus de quarante ans souligne que l’absence des marchands ambulants explique aussi, en partie, pourquoi les membres du public ne se rendent pas au bazar. «Avant ils venaient acheter des produits avec eux et passaient nous voir. Ce n’est plus le cas aujourd’hui.»
Un peu plus loin, au rayon de la viande de bouc, Jayram Babboo identifie un autre problème : celui des prix. «Les gens se dirigent vers le meilleur marché. J’ai une cliente qui m’a dit qu’elle préfère la viande fraîche. Mais ce qu’elle ne réalise pas, c’est que cette viande ne se vend pas à un prix donné à tous. La viande congelée se vend à moins cher. Nous ne pouvons offrir des promotions comme les supermarchés.» Des clients réguliers lui demandent toutefois de vendre à crédit. «Je ne crois pas qu’ils peuvent le faire aux supermarchés. Mais il y a de mauvais payeurs et ils ne viennent pas effacer leurs ardoises.»
Jayram Babboo souligne que, chaque mois, il doit trouver Rs 8 000 pour s’acquitter de la facture d’électricité et du loyer. «Au bout de quarante ans, je vois que le public s’essouffle et j’espère qu’avec le nouveau marché, il reviendra vers nous.»
Du côté des poissonniers, ce n’est pas la grande foule, à peine quelques marchands. Cela inquiète Roshan Aldine. «Le travail est devenu très difficile. Pour l’obtention d’un permis, la municipalité a demandé que nous ayons une place de parking. Mais cela n’existe pas ici.» Il avance que le marché du poisson va un peu à la dérive. «Avec ces conditions climatiques qui prévalent en ce moment, les poissons se font rares.»
Autre problème : depuis deux mois, plusieurs marchands ont informé la municipalité qu’un drain est bouché. «Rien n’a encore été fait. Cela engendre une odeur désagréable.» Il espère qu’avec le nouveau marché, ce sera chose du passé.
Rénovation : la firme visio obtient le contrat
La municipalité de Port-Louis a alloué le contrat pour la rénovation de la section boucherie et poissonnerie de son marché à la firme Visio. C’est ce qu’avance le lord-maire, Daniel Laurent. Il souligne que cette société a maintenant un délai de quatre à cinq mois pour proposer une maquette. «Il y a plusieurs facteurs qu’elle va devoir prendre en compte. Surtout les installations pour l’eau.» Toutefois, le lord-maire ne peut avancer une date pour le début des travaux. «Cela va prendre un peu de temps. Après la présentation de la maquette, il y a plusieurs autres procédures à respecter. Mais le côté positif est que finalement ce projet verra le jour alors que plusieurs lords-maires avant moi avaient eu l’intention de le faire, sans succès.»
Visio est reconnue pour avoir mis sur pied le complexe sportif de Vacoas. Elle a aussi plusieurs projets en vue dont l’Immigration Square Urban Terminal ou encore l’Aquarium. Le coût de ce projet s’élève à Rs 90 millions. «C’est le budget alloué par le Premier ministre pour cette rénovation», soutient Daniel Laurent. Pour rappel, c’est la section du marché où sont entreposés et vendus les viandes de boeuf, mouton, porc, ou encore des poulets et poissons, qui est concernée par cette rénovation.
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