[Politique] Une piste de “pousse” sur la route du littoral

PATRICK LEBRETON. Et si la pratique du rodéo ou de la “pousse” devenait légale et encadrée à La Réunion ? C’est l’une des propositions importantes du programme du maire de Saint-Joseph, candidat aux régionales de juin. Il devient “primordial de sécuriser et d’encadrer cette pratique”, assure Lebreton. Son projet serait donc de transformer l’actuelle route du littoral en une véritable piste de “rallye“. “Lorsque la nouvelle route du littoral sera finie, nous trouvons dommage de détruire l’ancienne. Nous avons imaginé la création d’un espace réservé à ceux ou celles qui veulent s’adonner à ce loisir“, justifie t-il, “si cette pratique est encadrée, il y aura moins d’accidents sur les routes“. Lebreton plaide pour la possibilité de privatiser certaines routes nationales, qui ne servent plus à l’usage public. “Cette proposition n’est pas un gadget. Il y a une demande importante ! Il faut créer des lieux légitimes à la pratique de la pousse. Et plus encore il faut mettre en avant la pédagogie, et ce dès le plus jeune âge, nous allons organiser des ateliers vélo à l’école par exemple, pour les sensibiliser les jeunes élèves aux risques de la route.“

Encadrer et sécuriser

Selon Henri Claude Pothin, le référent “sécurité” de la liste de Patrick Lebreton, le nombre d’accidents est particulièrement en hausse dans les endroits où la “pousse” est pratiquée. Il propose d’encadrer, de sécuriser et d’identifier les lieux propices à cette activité : “Cela permettra également de recueillir certains talents, de faire une sélection des jeunes, et des moins jeunes d’ailleurs et de les orienter dans le domaine de la mécanique ou du pilotage, c’est un moyen aussi de leur donner un avenir professionnel“, croit-il. “Nous en avons marre d’être considéré comme des voyous ou des délinquants“, abonde et témoigne un ancien pratiquant de “pousse”, “nous avons besoin d’être encadrés, d’être reconnus aussi. Parfois nous pratiquons notre passion avec la peur au ventre, la peur de nous mettre en danger, mais surtout la peur de mettre un père de famille, une mère de famille, ou pire encore un enfant en danger. Il faut que les choses changent !”.

Julia Blachon