[Politique] Portrait de Sébastien Lecornu, nouveau ministre des Outremers

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Né le 11 juin 1986 à Eaubonne (Val-d’Oise), le nouveau ministre a battu plusieurs records de précocité. Il a été le plus jeune assistant parlementaire à l’Assemblée nationale en 2005, le plus jeune conseiller dans un cabinet ministériel -celui de Bruno Le Maire aux Affaires européennes en 2008- et le plus jeune président d’un département, celui de l’Eure, en 2015. Et c’est à droite qu’encore lycéen, il s’engage, dans sa ville de Vernon (Eure), dont il sera élu maire en 2014.

Un profil qui lui vaut un nouveau coup de pouce au moment où les élus locaux, en pointe au plus fort de la crise sanitaire, reviennent en grâce aux yeux de l’exécutif.

“J’ai toujours eu un intérêt pour la chose publique”, expliquait-il à son entrée au gouvernement. “J’aime l’ordre. Pour moi, la gauche représente le désordre. Et malgré mes origines populaires, je n’ai jamais cru à l’excuse sociale. Quand on travaille, on y arrive toujours”, affirmait-il dans un entretien à Libération.

Depuis 2017 et l’avènement de la macronie, cet élu de l’Eure, proche de Bruno Le Maire et très proche de Gérald Darmanin, poursuit sa discrète ascension.

Secrétaire d’État auprès du ministre de la Transition écologique, sous Nicolas Hulot, en juin 2017, il a pris le galon de ministre chargé des Collectivités territoriales en octobre 2018, sous la houlette de Jacqueline Gourault, à la faveur de l’inflexion d’Emmanuel Macron vers le local et les territoires.

“Il adore les DOM TOM, c’est l’un des meilleurs connaisseurs de la carte électorale, de la vie politique, de l’histoire politique de l’Outre-mer”, confie l’un de ses amis. Il a d’ailleurs parcouru quasiment tous les Outre-mer dans ses précédentes fonctions, notamment quand il était secrétaire d’État.

Sébastien Lecornu a surtout marqué des points en animant début 2019 les nombreuses rencontres entre le chef de l’État et les élus locaux dans le cadre du Grand débat pour trouver une issue à la crise des “gilets jaunes”. La première s’était d’ailleurs tenue sur ses terres normandes, à Grand Bourgtheroulde, avant un tour de France présidentiel.

 

– Fibre locale, parcours national –

 

Volontaire, adepte de la “confrontation frontale” avec ses détracteurs, il a rejoint LREM en 2017 après son exclusion des Républicains pour avoir accepté un poste au gouvernement.

À l’heure de la poussée écologiste, lui qui se définit comme proche du monde agricole, se veut “tenant d’une écologie pragmatique qui croit plus à la preuve qu’aux slogans”.

Comme secrétaire d’Etat, il s’est plutôt approprié les sujets épineux liés à l’énergie, se confrontant aux intérêts, souvent divergents, des entreprises, des écologistes et des élus locaux.

Il pilotait ainsi la délicate fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin), où il s’est rendu à plusieurs reprises pour rencontrer les élus et les salariés d’EDF, hostiles à l’arrêt du site. Fessenheim, qui a finalement été débranchée fin juin du réseau électrique national.

Il était aussi à la manœuvre sur les Contrats de transition écologique (CTE), censés aider les territoires à organiser leur transition dans l’énergie, le recyclage, la protection de l’environnement…

Ministre chargé des Collectivités, il a porté fin 2019 la loi “engagement et proximité” visant à faciliter l’exercice du mandat de maire en assouplissant certaines contraintes.

Malgré ses responsabilités nationales, il veille d’ailleurs à son ancrage local. La liste sur laquelle il figurait l’a emporté en mars à Vernon dès le premier tour des municipales.

Loin de la formation traditionnelle des responsables politiques, Sébastien Lecornu, diplômé de droit public de l’université Panthéon-Assas, est aussi officier de réserve de la gendarmerie. Il a même commandé dans l’Eure le peloton auquel a appartenu l’ex-monsieur sécurité d’Emmanuel Macron, Alexandre Benalla.

 

© Agence France-Presse

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