[Politique] De la crise sociale mahoraise aux Gilets Jaunes de La Réunion, trois ans bien remplis pour Annick Girardin

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Quelques minutes après l’annonce de sa nomination au ministère de la Mer, un ministère qui fait son apparition dans ce remaniement, Annick Girardin a exprimé l’émotion de son départ de la rue Oudinot, sur sa page Facebook, après “3 ans, 1 mois et 17 jours”.

 “Plusieurs grands principes ont dicté mon action : aller sur le terrain dès que possible ; porter la parole des ultramarins à Paris et dans toute la France ; accroître la visibilité des ultramarins et des territoires partout où c’était possible ; rendre les territoires attractifs comme jamais grâce à la réforme des aides économiques”, a-t-elle résumé.

 

A 55 ans, Annick Girardin a déjà passé plus de six ans dans trois ministères, puisqu’elle faisait partie, avec Jean-Yves Le Drian, des seuls ministres rescapés des gouvernements Valls – où elle a été secrétaire d’Etat au Développement et à la Francophonie, puis ministre de la Fonction publique -, reconduits sous Edouard Philippe. 

Cette élue radicale de gauche de Saint-Pierre-et-Miquelon, archipel d’à peine 6.000 habitants au large du Canada, qui avait appelé à voter “utile” en faveur d’Emmanuel Macron en 2017, s’était vue offrir “un poste difficile à refuser”, et dont elle rêvait. Mais elle aurait souhaité à l’époque “un grand ministère de la mer et des Outre-mer”, avait-elle expliqué.  

Elle obtient enfin son ministère de la Mer mais passe la main sur les Outre-mer. 

Celle qui n’a de cesse de revendiquer son appartenance aux Outre-mer, -“je suis une ultramarine, je suis une îlienne”, répète-t-elle-, s’est efforcée d’imposer au sein du gouvernement “le réflexe Outre-mer”, une adaptation des politiques publiques aux spécificités des territoires ultramarins.

La quinqua à lunettes et courts cheveux bruns qui se décrit comme “celle qui vient du territoire le plus froid” de l’outre-mer, a surtout eu à gérer des situations chaudes. “En Outre-mer il n’y a que des urgences”, dira-t-elle.

Quelques mois après son arrivée rue Oudinot, elle atterrit à Saint-Martin en septembre 2017 au lendemain du passage dévastateur de l’ouragan Irma, en débardeur et pantalon de treillis, et reste une semaine aux cotés des populations sinistrées, alors qu’un deuxième ouragan menace. Quand elle revient en métropole, c’est en tee-shirt et basket qu’elle rend compte de la situation à la télévision. Elle devient “la ministre roots” du gouvernement. 

A La Réunion, en octobre 2017, cette fille d’un pêcheur reconverti en boulanger et d’une mère au foyer surprend la population en faisait arrêter son convoi devant des manifestants pour discuter avec eux. “C’est la première fois qu’on voit ça”, salue un syndicaliste.

Deux ans plus tard, elle revient à La Réunion désamorcer la crise des “gilets jaunes”, où elle va là aussi au “contact”. Mais la situation est plus tendue, elle devra même être exfiltrée d’une réunion.

 

– “Palabre sous le cocotier” –

 

Elle devra aussi gérer le suivi de la crise sociale du printemps 2017 en Guyane et le mouvement de blocage de Mayotte en 2018 contre l’insécurité et l’immigration. On la retrouve alors assise par terre à Mamoudzou pour discuter avec la population en colère.

Aux Antilles, elle est confrontée à la crise des algues sargasses, mais aussi à la pollution au pesticide chlordécone, dont elle reconnaitra en 2019 “la responsabilité de l’Etat”. 

La ministre est connue pour son franc-parler. Mais les résultats ne sont pas toujours au rendez-vous, beaucoup lui reprochant de n’avoir pas “le pouvoir”. 

Les assises des Outre-mer (sorte de grand débat pour les Ultramarins), qui aboutissent à un “livre bleu outre-mer”, ont peu convaincu, tout comme sa “trajectoire outre-mer 5.0”, sur les objectifs de développement durable en Outre-mer.

“Je ne vois pas quel est son bilan, c’est une ministre transparente, elle n’a aucune influence sur les décisions”, assène le député LR de Mayotte Mansour Kamardine. Mais “c’est une parfaite ultramarine, elle fait de +la palabre sous le cocotier+”.

Pour Ary Chalus, le président de la région Guadeloupe, Annick Girardin “a fait son travail. Elle a voulu faire beaucoup mais n’a pas eu tous les pouvoirs pour agir comme elle l’aurait souhaité”.

“Elle est bien, femme de terrain, mais pas assez politique. Aux outre-mer, il faut des ministres très politiques pour pouvoir vraiment changer les choses”, estime aussi un ancien ministre des Outre-mer.

Réélue députée de Saint-Pierre et Miquelon en juin 2017, après deux précédents mandats en 2009 et 2012, Mme Girardin a une fille et deux petits-enfants.

 

avec © Agence France-Presse

                

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