[Politique] Audrey Fontaine, de la philo à la politique

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Déjà engagée sur le front municipal, Audrey Fontaine élargit sa vision politique et vise un siège à l’Assemblée nationale. Déjà conseillère municipale d’opposition, elle est candidate dans la 2ème circonscription.

La politique, elle est tombée dedans quand elle était petite. Petite-fille de Jean Fontaine, qui fut député de 1968 à 1986 et maire de Saint-Louis de 1977 à 1983, elle compte aussi dans ses aïeux, du côté maternel, un autre maire, Octave Bénard, qui fut le premier édile de l’Etang-Salé pendant de très longues années : de 1919 à 1943, puis de 1945 à 1961. « La politique c’est dans notre ADN familial », sourit-elle. Pourtant, parce qu’il faut bien une exception pour confirmer la règle, la vocation politique a sauté une génération, celle de ses parents. « Ça ne les intéresse absolument pas. Ma mère est enseignante, mon père est un artisan doublé d’un artiste, un vrai érudit mais qui a la pudeur de ne pas l’afficher. » Néanmoins, la jeune femme, tout juste quadragénaire et maman d’un petit Louis de 5 ans, peut compter sur le soutien de ses parents et de son frère, Fabien, un passionné de sport depuis l’enfance. Audrey, elle, aime surtout la danse. « J’aurais adoré être danseuse professionnelle, mais à l’adolescence, j’ai décroché. J’adore tous les styles de danse, classique, modern’jazz, urbaine… Je suis contente d’avoir eu une formation de danse classique, ça donne les bases et ensuite on peut improviser vers d’autres univers. »

Formation déterminante

Un credo qui a inspiré sa vie. « On m’a souvent demandé à quoi peut bien servir de faire des études de philosophie. Eh bien, c’est un peu comme la danse classique, ça pose les fondamentaux de la réflexion. La philosophie ouvre très largement l’horizon des sciences sociales, ça donne une bonne vision du monde. Mes études m’ont appris à me poser les bonnes questions. C’est essentiel en politique : comment apporter des réponses efficaces si on n’a pas cerné les bonnes questions ? La philosophie m’a aussi appris à ne pas avoir peur de me confronter à des idées différentes des miennes. » Après la philo, Audrey Fontaine a validé un parcours de Sciences politiques. Sûre de ses convictions et forte de sa formation, Audrey Fontaine n’en démord pas : ne comptez pas sur elle pour verser dans l’idéologie. « La politique, c’est un débat d’idées pour construire le vivre-ensemble. Les idées, ça se confronte. L’idéologie s’impose, n’accepte pas la confrontation. » Pour la candidate, les idées prévalent sur l’étiquette parfois. Ainsi a-t-elle choisi pour suppléant un homme étiquetté très à gauche, elle à qui on prête une identité bien marquée à droite : Sergio Erapa. « On se connait depuis des années, on travaille ensemble. On partage les mêmes valeurs sur la famille, le travail, le social. Alors l’idée de faire équipe s’est imposée d’elle-même. »

Fibre sociale

Ne vous fiez pas à sa douce blondeur et son look un tantinet juvénile. Ni à ses fonctions de chef du protocole au Conseil départemental, qui vaut gage de bonnes manières. Audrey Fontaine a l’ambition politique dans le sang. « Être élue pour être élue ne m’intéresse pas. Je veux contribuer à faire changer les choses. » Son cheval de bataille ? Le pluriel conviendrait mieux. « Il y a tant de choses à faire pour construire La Réunion de demain vers plus de justice sociale. » Social… le mot est lâché. « Oui, j’ai la fibre sociale », reconnaît Audrey. D’ailleurs, n’a-t-elle pas été élue Vice-Présidente du CCAS de Saint-Paul ? Autant d’occasions de confrontation avec la précarité que subissent trop de Réunionnais. C’est ce qui l’a convaincue de se lancer dans l’arène politique. « J’ai toujours su que je me présenterai un jour à l’élection pour devenir parlementaire. Et le temps est venu. »

Le ton est ferme. On ne peut pas s’y tromper : si Audrey Fontaine est jeune et nouvelle venue sur le terrain de la députation, elle est loin d’être novice en politique. Le 20 septembre, pour le premier tour des élections législatives à Saint-Paul, elle se confrontera à de vieux routiers et à d’autres jeunes ambitions. Le combat peut paraître ardu, au vu du score aux municipales d’Huguette Bello, députée sortante, et du profil des autres candidats. Et c’est justement cet aiguillon qui titille Audrey Fontaine, qui veut faire la preuve de sa légitimité. Elle qui connait ses classiques se reconnaît sans nul doute dans cette maxime de Pierre Corneille : « A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire »…

Mireille Legait


Outsider sur la scène nationale, la candidate de la 2ème circonscription a pourtant une feuille de route bien tracée. Audrey Fontaine nous a expliqué son plan de bataille.

Quels sont pour vous les chantiers d’action prioritaires ?

A mes yeux, il y en a trois : le chômage, la santé surtout actuellement alors que la Covid-19 est en train de rebattre les cartes, et bien sûr le logement. Mais évidemment, il y en a beaucoup d’autres. Je suis très attachée à défendre l’accès à l’éducation et à la culture, à promouvoir les valeurs environnementales et l’éco-responsabilité de chacun. La lutte contre les violences intra-familiales, qui sont un vrai fléau à La Réunion, est aussi un combat que je veux mener sans relâche à l’Assemblée nationale et sur le terrain à La Réunion. Cela passe aussi par un renforcement des moyens de la prise en charge de la santé mentale, tant pour aider les victimes à se reconstruire que pour éviter les récidives aux auteurs de ces violences. Les personnes âgées ont également besoin qu’on prenne soin d’elles et de leur désir de vieillir à domicile.

Sur l’emploi, à quelles solutions pensez-vous ?

Avant de proposer des solutions, il faut vérifier qu’elles conviennent aux entreprises. Il existe des dispositifs d’incitation à l’embauche que les entreprises ne mobilisent pas. Il faut se demander pourquoi. En fait, quand on leur donne 4000 euros d’une main pour embaucher un jeune, on leur prend le double sur le volet des charges. Il faut davantage relier le dispositif de la prime à l’embauche à l’exonération des charges sociales. De même, le soutien aux seniors sur l’emploi est indispensable. Les contrats de tutorat senior/junior devraient être davantage mis à contribution et leurs avantages rendus suffisamment attractifs pour les entreprises.

Et sur le logement ?

A La Réunion, il y a un vrai souci sur l’accès au logement. A la Maison Départementale du Port, où j’étais responsable adjointe, on voyait parfois des grossesses adolescentes mues par le désir d’avoir un logement, des aides financières et un soutien des services sociaux pour accéder à l’emploi. C’est tout de même incroyable que la précarité pousse parfois à faire un enfant pour avoir un logement. C’est un vrai désenchantement. Avec le système de défiscalisation outremer, il faut créer les outils du logement pour tous. Avoir plus de logements de qualité à un prix réaliste. Il faut que les bailleurs sociaux jouent leur rôle, avec des logements décents et des loyers abordables. Le cadre de vie joue beaucoup dans la réussite de l’insertion sociale. Quand vous vivez dans un milieu dégradé, cela encourage les incivilités.

 

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clicanoo

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